Avec Le Soleil noir, Barbara s’éloigne des clairs-obscurs de ses débuts pour explorer une mélancolie plus âpre, presque cosmique. La chanteuse, toujours fidèle à sa diction de cristal et à son piano-voix reconnaissable entre mille, s’y montre à la fois plus théâtrale et plus distante. Le disque oscille entre confession et mise en scène, entre l’intime et le mythe.
Certains morceaux brillent d’une intensité bouleversante — le titre éponyme, crépusculaire, ou La Solitude, où chaque mot semble peser des tonnes de chagrin. D’autres, en revanche, se perdent dans une écriture plus compassée, comme si la poésie de Barbara tournait parfois à la cérémonie.
C’est un album de passage : ni aussi lumineux que Barbara chante Barbara, ni aussi douloureusement épuré que L’Aigle noir, mais un point d’équilibre fragile entre deux pôles.
Résumé : Une œuvre dense et élégante, portée par une mélancolie souveraine, mais dont la gravité finit par émousser la grâce.
🌘 Un soleil noir, justement : beau, mais lointain.