Ghosts Of Metal.
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La sortie de messe noire d’Infestissumam avait été flamboyante et nous appelaient à revenir tous les dimanches. Pourtant, malgré ses fulgurances extraordinaires, force était de constater qu’il restait une marge de progression. Le son était un peu sale et certains morceaux faisaient remplissage. Par ailleurs, Ghostpedia nous apprend que Papa II avait failli à sa tâche en ne renversant aucun gouvernement ni église. À croire que sous ses éclairs de génie se cachait un indécrottable dilettante ! Son successeur, Papa III, est bien décidé à voir l’Église de Ghost filer droit. Son premier message est on ne peut plus clair : son album s’intitule Meliora.
La première chose qui frappe, c’est la qualité du son. "Spirit" lance les hostilités avec sa démonstration de batterie à l’écho savamment dosé, loin des vieux cageots d’Opus Eponymus et Infestissumam. C’est tout aussi évident lors du riff signature: jamais la guitare chez Ghost n’avait sonné aussi bien. L’album ne se départit jamais de cette production cristalline qui lui fait d’emblée mériter son titre.
Les deux précédents albums de Ghost péchaient également par la présence de morceaux trop programmatiques (ouverture par un riff, petit couplet, refrain à scander en chœur, et on repart pour un tour). Papa III de son côté réussit le tour de force de préserver l’esprit du groupe sans jamais donner l’impression de se répéter. "Cirice" en est le meilleur exemple, contenant tous les éléments d’un tube de Ghost: riffs accrocheurs et refrain entraînant. Cependant au lieu de simplement démarrer sur le riff, le meilleur qu’ils aient jamais écrit, ce dernier est introduit avec classe, tout en progression. Quant au refrain, il fait apparaître une facette émotionnelle jusqu’à présent inédite chez eux. Tobias Forge, le chanteur derrière les Papa, a déclaré récemment qu’il avait senti un avant et un après Meliora dans la qualité de son chant, et je pense que cette évolution est on ne peut plus évidente sur les refrains de "Cirice".
Finalement, le mot qui décrit le mieux Meliora serait élégance. Les chansons sont toutes taillées au cordeau. Pas une note qui ne soit à sa place, les instruments ne se battent pas entre eux pour se faire entendre, les envolées sont toujours contrôlées. Cela confère par moment au sublime, comme lors de "He Is", messe noire en piano / synthé / voix, sensible et délicate
C’est peut-être aussi la faiblesse de l’album. Si Meliora ne souffre d’aucun temps mort, il lui manque le grain de folie exaltante d’Infestissumam. Papa III a trop bon goût, et ce que ses messes gagnent en sublime, elles le perdent en épique. On a le droit de trouver son prédécesseur un peu moins ennuyeux.
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Créée
le 24 avr. 2025
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