Neon Golden
7.6
Neon Golden

Album de The Notwist (2002)

Malgré des coups de projecteur occasionnels sur cette petite ville allemande(Console, Lali Puna), le plus vieux groupe de Weilheim, The Notwist, demeure excessivement discret. Dans ses rangs, pourtant, on retrouve la même poignée de musiciens, qui portent Console ou Lali Puna : les frères Markus et Micha Acher, leurs voisins Martin Messerschmid et Martin Greitschmann. Une discrétion qui devrait vite se renverser à l'occasion de la sortie du cinquième album de The Notwist, ce très beau Neon Golden. Malgré son titre, "néon doré", cet album affiche des couleurs profondément sombres et mélancoliques, chargées d'atmosphères délétères, nocturnes et légèrement ivres. D'un bout à l'autre, Neon Golden se décline comme une suite de variations hantées, illuminées par des arrangements qui empruntent autant au jazz qu'à l'électronique, au rock qu'à la musique ethnique, portés par un chant monotone et hypnotique. Une formule déjà inaugurée par le groupe à l'occasion de son précédent album, Shrink, sorti en 1999 et déjà remarquable de noirceur sourde. Mais The Notwist ne se contente plus d'agencer les expérimentations sonores et utilise désormais toute sa riche et dense matière pour composer des chansons entêtantes, qui vrillent le crâne et s'installent durablement dans la tête. Neon Golden a ainsi tout d'un album sans âge, à la fois moderne et déjà patiné. (Inrocks)


Mieux vaut tard que jamais. Même si, dans le cas présent, les quatre Bavarois de The Notwist ont dû patienter jusqu'au cinquième album, il y a fort à parier qu'ils vont enfin dépasser avec Neon Golden le cercle des connaisseurs disparus. D'ailleurs, pas à un paradoxe près, cette bande des quatre a davantage côtoyé le succès avec ses nombreux projets parallèles qu'avec celui qui les réunit. Un peu d'histoire. En 1989, année de la chute du mur de Berlin (tout un symbole), le groupe se forme autour des frères Acher (Markus, au chant et à la guitare, et Michael, à la basse) et de Mecki Messerschmid (à la batterie). Ultraconfidentiels, leurs deux premiers Lp's ne franchiront même pas le Rhin, au contraire de ses auteurs qui n'hésitent pas à sortir de leurs frontières, ne ratant jamais les belles occasions qui s'offrent à eux (premières parties de Fugazi, par exemple). Le troisième, 12 (un multiple de... trois), est le premier à bénéficier d'une distribution à l'étranger, en Amérique Du Nord puis en Grande-Bretagne. Ici, The Notwist n'est encore rien. Ou presque. Il faudra attendre jusqu'en 1998 et la sortie de Shrink pour un de ces coups de foudre qui ne sauront plus se démentir. Derrière sa belle pochette bleutée, le disque renferme quelques-unes des plus attachantes chansons électroniques de l'époque (Another Planet est encore dans toutes les mémoires). Entre-temps, Martin Gretschmann imaginez Woody Allen jeune et grand a rejoint le trio aux claviers, apportant aussitôt sa touche informatique. D'ailleurs, personne n'a chômé jusque-là, qui avec Village Of Savoonga (qui ça ?), qui avec Potawatomi (euh, qui ça ?), qui avec Tied & Tickled Trio, qui avec Console, qui avec Lali Puna. Mais la force de The Notwist tient précisément dans le fait que la somme totale des quatre individualités réunies est bien supérieure à la simple somme des quatre personnalités dispersées. À ce titre, Neon Golden en est la preuve la plus éclatante en même temps que la plus brillante quintessence. Car en seulement dix chansons et quarante-deux minutes, le quartette de Weilheim (où ça ?) assomme la concurrence, qui a pourtant eu largement le temps de fourbir ses armes depuis trois ans, et ouvre de nouvelles perspectives à l'électro-organique mélodique, mélancolique et magnifique. À "des années-lumière de leur début post-punk", Markus, Michael, Mecki et Martin retenez au moins leurs prénoms, ce club des quatre n'ayant pas fini de faire parler de lui ont peut-être signé là l'album de l'année, alors que celle-ci vient à peine de commencer. Porté par l'exceptionnel Pilot une chanson tombée du ciel comme peu de groupes peuvent s'en targuer à la fin de leur carrière , ce disque d'une sobriété exemplaire, à la justesse troublante et au charme insidieux touche en plein coeur, sans crier gare. Avec la délicatesse de parents se penchant pour la toute première fois sur le berceau de leur progéniture. Et rien ne manque à l'écoute de ce rêve éveillé : le chant désespérément intemporel, la guitare subtilement cristalline, la rythmique chirurgicalement réglée, les trouvailles follement déconcertantes, les arrangements joliment cuivrés. Forcément, malgré une homogénéité de tous les instants, quelques morceaux ressortent du lot. En plus du single étalon, Pick Up The Phone vénéneux comme une piqûre d'abeille , Trashing Days d'une beauté insondable à pleurer , One With The Freaks d'une évidence absolument entêtante , Consequence chanson finale en apothéose neurasthénique ("Leave me paralysed, love/Leave me hypnotized, love") forment un quinté gagnant de rêve. Inutile donc de la chercher ailleurs, la plus belle enseigne lumineuse, en vente chez tous les bons disquaires, s'appelle Neon Golden. Et elle n'a pas fini de rayonner dans le ciel musical. (Magic)
Neon Golden", c'est donc le titre du cinquième essai du (tranquille) groupe allemand, attiré tour à tour par un grunge honnête et mélancolique ("The Notwist"), une pop plus intimiste ("12", petit succès aux Etats-Unis), et plus récemment une trajectoire plus ouvertement expérimentale. Certains musiciens du groupe sont d'ailleurs membres de formations plus jazz ou électro (Lali Puna, plébiscité notamment ces derniers temps par Radiohead).Chronique d'un succès annoncé ? "Neon Golden" a été précédé par l'excellent single "Pilot", lancé en éclaireur sur certaines ondes. Si le disque ne trahit pas l'orientation privilégiée depuis "Shrink", à savoir l'utilisation de l'électronique, de boîtes à rythme mêlées aux guitares au timbre si reconnaissable du groupe, et à la voix élégiaque de Markus Acher, il marque cependant un progrès supplémentaire dans la démarche musicale singulière pour le groupe. Des violons ("One Step inside..."), un piano ("Consequence", titre magnifique et single potentiel cloturant l'album) se font entendre, tandis que les détours franchement jazzy de l'album précédent (on pense notamment à "Moron" et "Your Signs") n'ont pas été ici renouvelés. Rythmiques et percussions se font de façon générale plus présents("This Room", "Solitaire"). Au final, que penser de ce disque ? Que les musiciens de Notwist peuvent décidément se targuer d'un écletisme sans doute tout aussi remarquable que celui dont se targue Radiohead récemment, bien que moins relayé par les médias. On pense effectivement à la formation d'Oxford, à certaines productions du label Warp, sans que le groupe ne perde son identité, et sa quête clairement indépendante d'originalité. On songe également pour la première fois, à l'écoute des ouvertures de morceaux, à Eels ("Solitaire"), à Venus ("One Step inside"...). Le groupe élargit son répertoire; pour la première fois, Markus n'hésite pas à monter (de façon autrement plus discrète et élégante que Matthew Bellamy), bien que la chose reste rare, ou à employer un effet sur sa voix caractéristique (véritable point de reconnaissance pour un groupe qui a manié successivement tant de genres musicaux différents). Seul peut-on regretter l'aspect plus "commercial" de certains morceaux, sans qu'on puiss réellement les qualifier de vendeurs.Un excellent disque donc, fruit d'un travail de près de quatre ans, voué - on l'espère - à une reconnaissance à la fois juste et tardive pour un groupe au cheminement sincère et atypique. Souhaitons que des singles comme "Pilot" et "Pick up the phone" permettent au groupe de se faire connaître un petit peu avant une tournée en France prévue pour avril 2002. (Popnews)
On l’oublie souvent mais la scène rock électronique allemande qui a sévi pendant les années 70 reste l’une des plus influentes de l’histoire du rock. De nombreux groupes ou artistes, y compris parmi les plus célèbres, se revendiquent aujourd’hui de l’héritage, entre autres, de Kraftwerk, Neu ou Can. Les musiciens de The Notwist, s’inscrivent eux aussi dans cette tradition, d’autant plus qu’ils sont originaires…d’Allemagne. Après des débuts noisy-grunge, le groupe, peut-être sous l’influence des projets parallèles et très électroniques de ses membres (Console, Lali Puna), a opéré depuis l’album "Shrink" une mutation radicale vers la pop électronique. Avec leur sixième album, "Neon Golden", les bavarois poursuivent dans cette voie et risquent bien d’élargir considérablement leur public. En effet ce disque est un parfait mélange de mélodies pop et d’expérimentation électronique, sur fond de racines rock.. La plupart des titres ne dépassent pas les 4 minutes et suivent une trame mélodique portée par la voix monocorde et désabusée de Markus Acher.Les synthés sont curieusement assez rares, et ce sont les parties de guitares, tantôt très classiques, tantôt plus expérimentales, qui dominent. Toutefois le groupe a aussi fait appel à d’autres instruments pour étoffer ses compositions : selon les titres, on peut entendre un banjo, des violons, et même une batterie sur les morceaux les plus rock. Les meilleurs titres de l’album sont « Pilot » et « Pick up the phone », petites perles d’électro-pop accrocheuse. On ne peut pas non plus rester insensible aux très rock « One with the freaks » ou « This room », qui auraient pu figurer sur le dernier album de New Order, ou encore au mélancolique « Consequence » qui clôt magnifiquement l’album sur une touche très eighties. Ne passez donc pas à côté de "Neon Golden", mi-révélation mi-confirmation du talent de The Notwist. Vous pourrez ainsi le ranger sur votre étagère au côté des meilleurs disques électro-pop-rock sortis récemment, entre le "Exciter" de Depeche Mode et le "Get Ready" de New Order, par exemple. (indiepoprock)
A la première écoute, j'ai su que j'allais me passer cet album en boucle, c'est effectivement ce qui s'est produit l'été dernier. C'est le meilleur disque de l'année 2002 à mes yeux (à mes oreilles surtout). Il est l'efficace potion magique issue de l'alchimie de quatre musiciens Allemands. Vous savez, quand la somme de tous vaut plus que la valeur de chacun additionnée? Alliage de chansons pop-rock mélancoliques et d'électro fraîche ou pesante au choix, ces morceaux donnent donc plus que l'addition des instruments qui les jouent. Voilà pour le petit propos de science musicale ;-)! La perfection mêlée d'émotion se dégagent de ce très esthétique album, l'atmosphère est riche, la magie a opéré! Il en ressort dix perles aussi délicates qu'intenses, jolies et fortes. Qui peut faire mieux que les morceaux de l'ampleur de "Pick Up The Phone" où les machines et la guitare s'entrelacent. Le banjo tout mignon de "Trashing Days" est tout bouleversé par ce qui sort de la boite à rythmes de Martin Gretschmann et de la bouche de Markus Acher. Chanteur qui a une voix détachée, qui, dans "This Room" voit sa délicatesse chamboulée par une rythmique enchanteresse. "Pilot" est presque plus parfaite que "One The Freak", impeccable pop song. Quant à "Consequence", pleine d'amertume, c'est la plus belle chanson du CD. C'est un album qui secoue la tête et le cœur. Pour ceux qui ne l'ont pas encore acheté, courez-y! Et jetez aussi une oreille sur leurs projets parallèles avec Village Of Savoonga, Tied & Tickled Trio, Console, Lali Puna et d'autres encore… (liability)
bisca
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le 10 avr. 2022

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