Alors Port of Morrow, c’est un peu comme un vieux pote qu’on retrouve changé : on le reconnaît, on l’apprécie toujours… mais quelque chose a bougé.
James Mercer revient après cinq ans de silence, avec un groupe recomposé et une envie claire de faire évoluer le son des Shins. Résultat : un album plus produit, plus poli… mais aussi parfois un peu trop lisse. On sent qu’il a voulu bien faire, soigner chaque détail — et ça marche par moments. "Simple Song" ou "September" sont des pépites, à la fois puissantes et sensibles.
Mais voilà, l’album manque un peu de cette étincelle brute qu’on aimait tant dans les débuts du groupe. C’est beau, c’est propre, mais on ressent moins ce petit frisson d’imperfection qui faisait leur charme. Il y a une sorte de distance qui s’installe.
Port of Morrow, c’est pas un raté, au contraire. C’est une belle transition, un virage mûr et réfléchi. Mais ce n’est pas non plus un coup de foudre. D’où mon 7 sur 10 : un album respectable, sincère, parfois touchant… mais qui ne fait pas tout à fait battre le cœur comme avant.