Seven and the Ragged Tiger par Strangeman57

 Souhaitant poursuivre leur route vers le succès, Duran Duran s'isolent sur la Côte D'Azur, puis aux Caraïbes et enfin à Sidney, accumulant les studios pour préparer l'album suivant… mais ils peinent à se concentrer, passant leur temps à profiter sur la plage, luttant contre le mal du pays, la pression et leurs copines, qu'ils ont eu la bonne idée d'amener. Leurs nouveaux producteurs à l'origine de la ressortie d’ « Is There Something I Should Know », Ian Little (Roxy Music) et Alex Sadkin (Bob Marley, Robert Palmer) peineront à les faire avancer. D'autant plus que les tensions Andy/Nick, Rock/Electro refont surface.
Et pourtant, l'objet sortira en Décembre 1983 et entrera directement 1er des ventes en Angleterre. Le « Let’s Dance » de Bowie sera son inspiration sonore globale ; on retrouve son influence sur chacune des pistes, ce qui conduit irrémédiablement Seven and the Ragged Tiger à être une nouvelle collection de tubes imparables. Le plus célèbre a d'ailleurs été retravaillé par leur idole, Niles Rodgers lui-même, faisant ressortir la puissance de l'ébauche qu'était à la base « The Reflex », leur premier Number One aux States et… en France. La guitare d’Andy trouvera sa place sur « Of Crime and Passion » et « Shadows on Your Side » avec un son plus Rock que de coutume. Les textes de Simon le Bon se veulent de plus en plus surréalistes.
Il est dommage de conclure ce lot de bons points par deux ballades clairement en-dessous, en-dessous même d'une Face B comme « Secret Oktober », brisant la cohérence stylistique de l'ensemble. Mais si on ferme les yeux sur ces deux petites anomalies (ayant leurs défenseurs), ce troisième album est tout simplement la confirmation attendue, à placer à côté de Rio en termes de qualité. Plus tapageuse, tape-à-l’œil mais aussi plus tourmentée.
Les clips continuent à jouer leurs rôles promoteurs via les chaînes musicales, celui d’ "Union of the Snake », toujours tourné par Russell Mulcahy, dans le désert australien, est fortement inspiré par l'univers post-apocalyptique de Mad Max. Dans celui pour « New Moon On Monday » réalisé par Brian Grant (Queen, Kim Wilde) à Noyers en France, Duran Duran deviennent résistants et libèrent un village du joug fasciste. Le groupe avouera lui-même avoir du mal avec la scène de feu d'artifice final, sur laquelle ils sont peut-être trop enthousiastes…