Je n'attendais pas cette suite à Endless Summer Vacation aussi vite. Mais bon je ne vais pas bouder mon plaisir.
Something Beautiful n'est pas surprenant si l'on a suivi la carrière de Cyrus depuis ses débuts, mais il pourrait déstabiliser ceux qui l'ont découverte avec son tube Flowers...
Certains morceaux s'ils ont toujours un format pop très linéaire, sont bien plus touffus en terme d'arrangements que dans ses précédentes productions, pour ne pas dire envahissants par moments comme sur la jolie ballade More To Loose qui aurait mérité d'être plus épurée, mais c'est une préférence toute personnelle... Je regrette toujours un peu l'absence (relative car il y en a beaucoup) d'instruments authentiques au profit de sons plus électroniques mais ça fait partie du contrat j'imagine.
La première moitié de l'album jusqu'à Interlude 2 est la plus "accessible", même si la note d'intention pose des bases assez claires... Le reste demeurant parmi ce qu'a fait de plus "originale" l'artiste depuis Dead Petz, même si l'on atteint pas les sommets de bizarreries de ce dernier (et je doute qu'elle y revienne jamais).
Les deux Interludes d'ailleurs, trop courts, ont des sonorités intéressantes mais ne sont pas très compréhensibles sous ce format. Interlude 1 s'intégrait plus efficacement en introduction du très funky Easy Lover et ses belles lancées symphoniques ; il y en a plusieurs sur l'album d'ailleurs. Donc je réitère, tout n'est pas électronique !
Niveau textes et ambiance, l'on alterne entre rythme assez dansant très pop avec une légère teinte disco (Walk Of Fame, End Of The World) qui tente des références tant du côté de ABBA que Lady Gaga... Et des trucs plus sombres aux passages vocaux désespérés sinon mélancoliques. Une marque de fabrique de la demoiselle finalement. Jamais plus foncièrement malheureuse mais jamais complètement épanouie...
Les fans de pop ont de quoi être assez comblés cette année d'ailleurs, entre Gaga, Cyrus, le nouvel album de Kesha qui arrive (pour qui n'a pas oublié cette mésestimé Kesha)... Mais revenons à Something Beautiful.
Il ressort de l'écoute un ensemble de titres hétérogènes (le morceau titre a une composante très rock) qui peut sembler brouillon, sans autre ligne directrice claire qu'un éventuel enrobage symphonique et l'envie de frapper par une production massive contrastant avec la sobriété de Endless Summer Vacation. L'album essaie des choses, sans en faire trop dans l'expérimentation. Mais en osant, toutefois ; plusieurs morceaux frôlent les six minutes, deux l'atteignent et l'un d'entre eux, Lockdown, atteint plus du double. Une divine pièce à tiroirs évoquant les années 70 (ma décennie préféré), majoritairement instrumentale et faisant se côtoyer jazz, rock progressif et pop. Un magnum opus qui prouve que Miley n'a peur de rien, et certainement pas des conventions radiophoniques ; la moitié du disque n'y passerait pas...
Fidèle à elle-même donc, Cyrus navigue ou elle veut sans trop se soucier de ce que l'on peut penser de ses choix et affirme son goût pour les écarts stylistiques. Outre qu'il soit l'un des plus longs et plus denses, c'est de mon point de vue son album le plus grand, le plus riche et le plus inspirant.