Something Wrong par bisca

Something Wrong. En deux mots, c'est exactement l'impression que nous avait laissé le premier album de Bang Gang, sobriquet derrière lequel se cache Bardi Johannsson depuis 1996. D'où l'enthousiasmante stupéfaction de ce disque bon et jamais mauvais. Parfaitement entouré de voix féminines plus (Nicolette, Keren Ann) ou moins (Esther Talia Casey, la muse de l'inaugural You, Phoebe Tolmer) célèbres, l'Islandais tisse un écrin électro-symphonique qui les sert impeccablement. Au point d'atteindre à plusieurs reprises des geysers mélodiques auxquels il est impossible de résister, et dont Forward And Reverse en compagnie de son nouvel alter ego Keren Ann Zeidel constitue le point d'orgue, tout en préfigurant le projet à quatre mains Lady & Bird. Mais ce qui sidère peut-être plus encore, ce sont les capacités vocales de Bardi sur les titres qu'il chante seul : les intonations nasales à la Billy Corgan sur les célestes It's Alright et Follow (un morceau qui n'est pas sans rappeler The Power Of Love de Frankie Goes To Hollywood), le pouvoir d'évocation sur l'imparable Find What You Get (le tube qui manque au dernier Lp de Zoot Woman) et l'attachante reprise du Stop In The Name Of Love des Supremes. Bang Gang ou l'histoire d'un auteur-compositeur-interprète caméléon qui, à l'aune de son deuxième Lp, peut s'affaler dans les verts pâturages en vous contemplant l'air étrangement absent. L'avenir lui appartient. (Magic)

Bardi Johannsson, arrangeur, producteur, programmateur et surtout fondateur de Bang Gang a sorti son « Soemthing Wrong » pour notre rentrée des classes. L’ancien black metaleux, (et journaliste de cinéma d’épouvante) avait vendu son premier album à 1% de la population Islandaise. Mieux que Bjork ? Il s’en fout royalement. Il a pendant un temps animé un show télévisé, qui a été interdit à cause de lui. 

Qui est donc Bardi ? Un producteur, un musicien, un génie ? Bang Gang (que personne n’arrive à prononcer à chaque fois dans le bon sens…) est avant tout un groupe, un projet mené jusqu’au bout par l’Islandais. Tout seul, mais terriblement bien épaulé par Nicolette, le chanteur de Gus Gus, Keren Ann ou Phoebe..,il distille des titres profondément honnêtes et magnifiques. La perfection n’est plus très loin, et l’artiste pourrait y arriver. La tristesse et la beauté sont complémentaires. Les ambiances parfois lugubres en deviennent magnifiques, à en pleurer. « Something wrong » est brillante…Et cette voix pure qui couvre les quelques accords de guitare sèche. On pense au début à de la musique électronique, à un truc à la mode. Mais les machines ne sont pas là, ou alors elles sont discrètes. Tout est analogique, tout existe, les chansons sont vraies, et jouées avec des instruments qui semblent avoir été conçu pour Bardi Johannsson. « Inside » est un chef d’œuvre, car d’entrée le décor est planté. Vous êtes ici, en Islande, il fait froid et cette musique colle à ces paysages imaginaires et terrifiants. Cette voix douce envoûte à tous les coups. Le remarquable « Stop in the name of love » est la reprise de l’année, n’ayons pas peur. Tout cet album est fabuleux, mélancolique, et il faut l’écouter et le garder pour toute la vie. (liablility)