In France, They Kiss In Main Street. Comme c’est curieux ce titre. Et ces mélanges de couleurs, de textures. On dirait une danse. "Rock n Rollin’" dit le refrain. C’est plus cool que rock. Une ballade saveur rock. Et cette guitare électrique qui crie son riff, soudain! Rock n Rollin’. Le rock le plus cool qui soit, soft rock. A la richesse de la mélodie s’ajoute une multitude de nuances. Et voici:

The Jungle Line. Et ça continue. Curieux, encore une fois. Des percussions. Percussions du Burundi, (selon wikipedia), accompagnées d’un saxophone (?) ou un trombone. Une basse. Le son est étrange, et voulut comme tel. Et la chanteuse, avec élégance, fait du storytelling. Elle parle de la jungle urbaine. Dangereusement original. Rythme roi, contre la danse du langage. Un texte plus parlé que chanté. Texte riche et poétique. De la pop mêlé de folklore, qui balance bizarrement.


Edith And The Kingpin. Les ballades comme celles-là, sont assez agréables à écouter. Ça berce, sans endormir, et ça vous emporte ailleurs. Et toutes ces harmonies travaillées dans la grisaille, pour éviter de s’attacher, c'est cool. Instruments à vent, piano mêlés. On ne sait si c’est de la mélancolie, ou juste un tableau en camaïeu. Du spleen, en gris coloré. Une belle ballade, reprise par pas mal de monde. Edith…


Don’t Interrupt The Sorrow. C'est pourtant tout le temps le même schéma. Et ça marche ! Tempo médium ou lent, toujours. Ça roule comme sur une autoroute, avec pas mal de petites béquilles, des petites touches de lumière, toujours. Toutes ces petites virgules sonores qui font tableau sonore, justement, apportent de l’épaisseur au groove. Groove en-dedans, mais groove quand même. Un froid équilibre. Une voix pas virtuose, mais chargée, de la présence, du charisme, c’est sûr.
Conquering Shades Of Scarlett. C’est là tout le paradoxe Joni Mitchell : Une orchestration savante, mais assez en retrait pour nous laisser savourer la chanson. On dirait une variété normale, alors que nos oreilles « voient » que ce n’est pas de la variété normale.
Appuyée sur la basse, elle raconte une histoire. Et les cordes sont pudiques et lumineuses. C'est une très belle ballade, qui me rappelle dans son écriture, une de mes divas préférées : miss Kate Bush en personne ! Elle aurait été influencée par Joni Mitchell ? Possible. Elle ne serait pas la première ou la seule. Prince, Georges Michael, Herbie Hancock, etc. La liste est longue.
Beauté du texte, beauté orchestrale, précision, choix, et peu d’ornements. Tout semble important, même la plus petite touche de couleur.


The Hissing Of Summer Lawns. Et comme une caresse. Et c'est comme la sensation, que c’est trop court. En même temps, qu'on est dans un bain de sensation, qui transfigure la réalité banale d’une anecdote en moment de vérité poétique, on en redemande.
The Boho Dance. Cool, toujours. Slow, dance. Un peu jazzy tout ça, non ? Des airs de jazz, mais hors tradition. Du jazz free, et libre. Hippie ? Une femme qui parle de femmes, d’hommes, de rencontres. Une émancipation par le haut, par l’harmonie des cœurs, à chœur ouvert.
Harry House/Center Piece. Swing. Vrai de vrai. Jazz, donc, pour de vrai. Sweet Bird, acoustique. Tout l’album l’est, acoustique. Un piano droit par çi. Pas trop de fioritures par là, mais de la dentelle. Guitare sèche, voix, quelques flashs électriques. Le psychédélisme allégé, avec moins de matières grasses. 1975, nous voilà.


Shadows And Light. Morceau dédié aux voix. Pour partir en lévitation. Un chant terrien, une mélodie altière. Folklore, encore. Arrangement généreux. Et cette tendance à psalmodier. Curieux, et abouti. Album à écouter. Pour les filles, ou les féministes. Les gars qui aiment les filles à la voix de velours. Petit moment de sérénité.

Angie_Eklespri
9
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le 17 janv. 2017

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Angie_Eklespri

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