Avec World, You Need a Change of Mind (2012), Kindness signe un premier album aussi séduisant qu’insaisissable. Oscillant entre soul lo-fi, funk 80s et pop introspective, le disque développe une identité sonore cohérente mais encore en construction.
La production, volontairement brute et nostalgique, capte immédiatement l’attention. On pense à Prince, à Ariel Pink, à Metronomy : l’élégance des influences est là, digérée avec soin. Swingin Party et That’s Alright illustrent bien ce mélange de nonchalance et de précision. Pourtant, si l’atmosphère fonctionne, l’album souffre d’un certain manque d’aspérité. Trop poli, il flirte parfois avec l’esthétique de surface sans toujours réussir à s’imposer en profondeur.
Kindness pose les bases d’un univers personnel, mais semble encore chercher la pleine mesure de sa voix artistique. Une belle promesse, notée 7/10 : plaisante et singulière, mais encore un peu en retenue.