Après relecture du 4ème tome qui m'a fortement déçu, et d'après certaines critiques, j'avoue avoir eu un peu peur d'aborder ce cinquième tome des aventures de notre chat préféré après Garfield, Fritz, Krazy Kat et Gros Minet. Puis l'on pourra remarquer que, sans jamais tenir compte d'un souci chronologique, le scénariste se permet toujours d'aborder un thème propre à son amour de ce pays du rêve, et lorsque j'ai appris qu'il s'agissait des beatniks j'ai quand même eu peur que la structure habituelle du récit foute tout en l'air.

Finalement ce n'est pas le cas. Dans les grandes lignes, Canales s'en tire bien. C'est même sans doute son récit le plus réussi. Sans doute parce qu'il se montre plus simple dans son traitement, même s'il reste toujours des points de vue en parallèle. Malheureusement, la fin vient un peu tout gâcher. Adepte de films noirs et de romans de gare jusqu'au bout, il impose au lecteur des retournements de situation qui ne font que rallonger inutilement l'intrigue de queques pages. Une fois de plus, BlackSad ne sert à rien dans l'intrigue, les résolutions viennent des autres, et lui n'est jamais qu'un spectateur, mais pour une fois, c'est nettement plus en adéquation avec le sujet.

Ce qui est marrant aussi, c'est que j'avais oublié, avant de tout relire, que Weekly réapparaissait dans les tomes 3 et 4. En terminant le tome 2, je me suis donc dit qu'il s'gaissait là d'un bon sidekick et qu'il était dommage qu'il disparaisse si vite. Mais finalement, en découvrant que mon souvenir était erronné, j'ai aussi regretté que Weekly soit là. Car si BlackSad ne sert à rien, Weekly, c'est pire ! Et si c'est pour gâcher un tel personnage, autant ne pas le réutiliser et le laisser vivre ses aventures dans notre imaginaire. Weekly est donc de la partie pour ce 5ème tome, mais est vite mis de côté au profit d'un autre sidekick. Ce nouveau personnage, de même que le fait de montrer davatange Chad que Black, donne un nouveau souffle à la série qui commençait à devenir sérieusement redondante.

Guarnido est un auteur qui me turlupine. Non n'y voyez pas là un jeu coquin, je ne le connais même pas personnellement. Lorsque je vois ses autres productions en tant qu'auteur de BD (puisqu'il travaille aussi chez Disney) je me pose de sérieuses questions sur son talent. C'est déjà flagrant dans ses 2ème et 3ème de couverture faites à l'encre et jamais vraiment géniales. En fait, Guarnido n'est doué que pour ses aquarelles. "Sorcelleries" ne présente que très peu d'intérêt graphiquement. Pour ce 5ème tome, il revient à des couleurs un peu plus brutes après le trop maniéré "L'enfer, le silence". Cela donne lieu à de spaysages parfois proches de l'expérimental, parfois ça ne marche pas, mais souvent, quand même, il y a un petit quelque chose qui fonctionne. Ses ambiances sont toujours bien travaillées, même si on sent qu'il a fait le tour de ses capacités depuis deux albums déjà. Ses cadrages sont un peu moins dynamiques et imposants, ce qui donne un rythme d electure un peu plus pépère et surtout une lisibilité de l'action plus nette.

Bref, "Amarillo" est un album sympathique, qui aurait une meilleure note si les derniers retournements de situation ne venaient pas plomber la route.
Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 13 déc. 2013

Critique lue 470 fois

5 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 470 fois

5

D'autres avis sur Amarillo - Blacksad, tome 5

Amarillo - Blacksad, tome 5
Docteur_Jivago
8

Il nous manquera...

Dernier opus, à ce jour, de la saga Blacksad, Amarillo nous envoie à travers les Etats-Unis pour y suivre notre félin favori qui va se retrouver au coeur d'une enquête mêlant romantisme, meurtre et...

le 30 août 2015

22 j'aime

7

Amarillo - Blacksad, tome 5
Floax
7

Road-trip chat(oyant)

Suite des aventures de John Blacksad, Amarillo reprend là où le dernier épisode s'arrêtait : en Louisiane, et le fameux chat noir décide de retourner à New-York par ses propres moyens. Bon prétexte...

le 15 nov. 2013

20 j'aime

3

Amarillo - Blacksad, tome 5
LynxBleu
5

L'amertume d'une déception aussi grande que l'attente d'un tel album.

Après le polar noir, le blanc polaire, le rouge communiste et le bleu mystique, John Blacksad revient pour une cinquième aventure arborant cette fois-ci une couleur jaune solaire. Entamé en 2000,...

le 14 déc. 2013

14 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55