Avec Fairest, les auteurs de Fables ont décidé de rendre hommage aux héroïnes de la série. Bien loin des princesses un peu nunuches auxquelles nous avons le droit dans les Walt Disney, par exemple, ce sont des femmes au fort caractère, sachant parfaitement ce qu’elles veulent et totalement libérées. De véritables héroïnes, dont j’adore suivre les aventures, cette nouvelle série est donc très attendue pour ma part !

Héroïne incontestée de la guerre menée par la petite communauté des Fables contre l’Adversaire, la Belle au Bois Dormant n’en a pas moins payé le prix fort. Plongée dans un profond sommeil, elle attend depuis le baiser de l’amour véritable. Qui aurait pu prévoir que l’heureux élu serait le célèbre et présomptueux Prince des voleurs, Ali Baba ? Accompagné d’un odieux petit génie, tous trois doivent à présent trouver le moyen d’échapper au bras droit de l’ennemi vaincu : la glaçante Reine des Neiges. (Contient les épisodes Fairest Vol.1 : Wild Awake #1 à 7)

Avant toute chose, ne vous attendez pas à vous promener à Fableville ! Pour sa première saga, Bill Willingham nous emmène dans l’un des Royaumes ! Un royaume dévasté, en ruines, et au milieu de ce chaos architectural se trouve Ali Baba, le prince des voleurs, à la recherche d’un nouveau trésor. Il va faire mouche, au milieu des ruines, une lampe. Une lampe magique ! Mais la déception est grande, alors qu’il s’attendait à rencontrer un génie, il fait connaissance avec un djinn, totalement incapable de réaliser de vœux. Jonah Panghammer de son vrai nom ! S’il ne peut réaliser se vœux il lui promet néanmoins l’amour et la richesse ! Pour cela rien de plus simple, il lui suffit de traverser, en silence, un camp de gobelin afin d’offrir un baiser d’amour véritable à la femme qu’il rencontrera là-bas, elle se réveillera, lui offrira son amour et ses richesses. Souci, c’est qu’une fois sous la tente, Ali Baba tombe sur deux femmes endormies ! Eglantine (la Belle au Bois Dormant), rousse incendiaire et la Reine des Neiges, beauté glaciale !
Autre souci, Ali Baba décide d’embrasser, en premier, la Reine des Neiges… Et comme lui signifie notre petit djinn désinvolte, il ne lui a jamais dit que ce serait avec Eglantine qu’il vivrait une histoire d’amour…
A partir de là, notre pauvre Ali Baba se retrouve embarqué dans une séries d’événements tous plus barges et loufoques les uns que les autres. Se retrouvant pris entre ses sentiments pour une femme et le fait d’être persuadé de devoir en aimer une autre, passant de statut de roi des voleurs, à celui de prisonnier, d’amoureux hébété, de fugueur, bref il est complètement perdu et en plus il se fait attaquer par des gobelins, des géants de glace et se retrouve au cœur d’une guerre destructrice entre la Reine des Neiges et une reine fée ayant jeté un mauvais sort à Eglantine lorsqu’elle était encore bébé.

Dès les premières pages nous sommes conquis ! Dès les premières cases nous sommes transportés dans ce monde du merveilleux et de l’enchantement. Cela est dû à Phil Jimenez, qui nous offre des dessins absolument magnifiques. Ses premières pages avec ces ruines en passe de céder à la nature, ses premières cases nous présentant le personnage d’Ali Baba remplissent leur office et nous font voyager, nous lecteurs, vers le monde des contes de fée de notre enfance. Les dessins de Phil Jiminez sont immersifs et expressifs avec un grand souci du détail, que ce soit pour les décors (double page des ruines donc, celle de la salle de balle en l’honneur de la naissance d’Eglantine, le domaine d’Hadeon) que pour les tenues des personnages (comment ne pas fondre devant les tenues de la Reine des Neiges, ou ne pas baver devant la beauté et la richesse des détails de la robe rouge d’Eglantine ?!). Ses personnages sont majestueux, charismatiques, beaux tout simplement, sans pour autant être des mannequins.
Difficile de parler des dessins sans évoquer les couvertures d’Adam Hughues, qui nous offre sept couvertures toutes plus sublimes les unes que les autres, évoquant le merveilleux, rendant hommage aux héroïnes et nous glaçant le sang pour la dernière.

Si les dessins nous emportent instantanément, le travail de Bill Willingham fait mouche dès le début. Comme à son habitude il reprend les personnages de contes de fée de notre enfance, pour les remodeler à notre époque. Et encore une fois c’est une réussite. Ali Baba devient un personnage qui nous marque très vite, Eglantine montre qu’elle est plus qu’une simple princesse nunuche, avec son caractère bien à elle, sa fragilité et son langage cru par moment ! La Reine des Neiges permet à l’auteur de nous montrer que les contes ne se résument pas à tout blanc et tout noir, au bien et mal. D’autres éléments rentrent en jeu, et ces personnages sont plus riches, plus compliqués qu’il n’y paraît. Et n’oublions pas ce petit djinn fort amusant et cachant bien son jeu !
Bill Willingham réussit encore une fois à nous émerveiller, à faire revivre les contes de fées d’une façon à laquelle nous ne nous attendions pas du tout. On s’attache très vite à ces personnages et il prend un malin plaisir à aborder des thèmes comme l’amour véritable d’une façon totalement différente afin de nous surprendre. Et comme à son habitude cela est parfaitement crédible !

Nous avons le droit en septième épisode, à un épisode qui nous offre d’effrayantes révélations sur la Belle ! Dans un univers noir et blanc/polar absolument magique pour les yeux. On se croirait en plein dans les années cinquante ! Seconde preuve, que nos héroïnes se préparent à nous révéler leur face cachée !

Bref, Bill Willingham nous promet du merveilleux et nous l’avons. Il nous promet des histoires sur les héroïnes de contes et nous les avons. Nous avons le droit, avec « le Grand Réveil » à une histoire avec toutes les caractéristiques d’un conte de fée mais qui nous emmène sur des chemins inattendus. Bill Willingham maîtrise son sujet de A à Z et nous le montre ! Bravo à lui et à Jimenez pour nous offrir, à nouveau un voyage féérique !
Romain_Bouvet
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

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le 3 juin 2014

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Romain Bouvet

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