J'ai lu pas mal de critiques ici-même avant de me décider à en écrire une moi-même. D'habitude, je me contente de lire les critiques des autres et de trouver celle qui s'approche le plus de mon avis. Seulement cette fois, je n'ai pas trouvé de critique qui décrive mon ressenti sur cet album de roman-BD. Alors bon, quand faut y aller, faut y aller !
La lecture de cette œuvre m'a fait l'effet d'un escalier qui m'a donné envie d'être grimpé un peu plus à chaque marche que j'ai montée. Mais une fois arrivée en haut, je me suis aperçu que cet escalier ne menait nulle part. Et ce fut la déception.
De manière moins imagée, j'ai bien aimé les deux premiers tiers du livre qui décrit le pourquoi et le comment de ce qui va arriver. C'est ce que j'appelle la montée de l'escalier. L'histoire est racontée sous forme de marches, c'est à dire d'une succession d'"histoires" qui viennent apporter un éclaircissement sur la motivation et l’objectif du protagoniste, ce que j’appelle le haut de l'escalier. Mais une fois la mise en place terminée et le temps venu de remplir l’objectif, ce qui correspond au dernier tiers de l’œuvre, j'ai d’abord été quelque peu déçu par la tournure de l'histoire, mais surtout par l'épilogue.
A partir de là, difficile de dire quoi que ce soit sans spoiler violemment. Je ne m'attendais pas à ce que "le plan se déroule sans accroc", mais je voyais venir quelque chose de plus dramatique ou de plus impactant pour le protagoniste. Mais j'ai trouvé qu'au final, il n'y aucune émotion et aucune conséquence de quelque sort que ce soit pour le protagoniste principal. Il se retrouve passif face à la tournure des événements, limite devient personnage secondaire. Et même quand il atteint son but final, raison à toute cette agitation, c’est expédié en une case, comme une parodie de mauvaise facture d'une fin sujette à interprétation d'un film de Nolan.
Voilà pourquoi cet escalier ne mène nulle part : on nous implique émotionnellement dans la vie et le choix sans retour du protagoniste, pour que tout retombe et n'aboutisse à rien. C'est ma déception.
Un peu comme si la fin alternative et comique de Breaking Bad en mode Malcolm in the Middle avait été retenue comme fin officielle, je ne m’imprègne pas d’une histoire qui s’apparente tout le long à un drame pour finir par une fin à l’eau de rose. Bref, vous l’aurez compris, le dénouement et le cliffhanger finaux ne m’ont pas plu.
Cela reste malgré tout une BD bien écrite et bien réalisée, dont les 130 pages s’avalent à vive allure. Je comprends qu'elle ait pu plaire à certains.