Quelques années ont passé. Marco est l’heureux père d’une jolie petite fille.


La fermeture des chantiers navals qu’il a photographiés l’amène à y revenir, à retrouver l’esprit de reporter de son ancien métier pour aider les amis, et Marco près de ses racines et empreint d’idéologie et d’illusions confronte ses doutes au réel. La longue séquence d’errance alcoolisée dans la nuit suivant l’élection de Sarko s’arque autour d’une réflexion sur la condition du citoyen devant l’urne, de sa mobilisation ponctuelle dans l’immuabilité de ce cycle du pouvoir qui ne s’intéresse à lui qu’en terme de chiffres. Un clou de plus ou de moins.


Planter des Clous, parce que c’est la seule chose que son père savait faire comme lui ne sait que faire des images. Planter des Clous pour accepter les évidences que la vie n’oublie pas dans l’immuable cycle de l’existence des hommes, naître, grandir, engendrer, vieillir, mourir. La victoire vient enfin sur Le Combat Ordinaire quand Marco accepte de se contenter du peu de Ce Qui Est Précieux qui lui est accordé : le combat ne cesse jamais totalement. Par contre, la vie continue, le temps passe irrémédiablement, inexorablement, et la vie n’attend jamais.


Le Combat ordinaire se termine, le héros s’apaise un moment, et le lecteur respire autour de lui ce qui s’éveille de soleil dans les petites choses de rien qui font le quotidien. Manu Larcenet a l’art de créer la poésie essentielle à la survie et nous en gratifie de ses petits secrets dans un récit elliptique et profondément humain, vibrant, vivant.
Magnifique autant qu’humble.


      Matthieu Marsan-Bacheré
Matthieu_Marsan-Bach
8

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le 8 nov. 2015

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