Solo
6.9
Solo

BD (divers) de Gilles Rochier (2019)

La musique assourdissante d’une blessure infinie

Dessinateur autodidacte, Gilles Rochier est un poète blessé qui ose se mettre en scène dans Solo, une surprenante et belle autofiction. Laissez-vous toucher !


Abasourdi par les massacres du Bataclan, Gilles s’offre une trompette, l’embouche et sonne. Mutique, il joue, jour et nuit, chez lui, sur les toits, dans la rue, sur les quais de la Seine, partout... Le musicien néophyte ne joue pas, à proprement parler, il couine, il grince, il bugle. Il a tôt fait d’épuiser ses proches, qui renoncent à comprendre son attitude. Seul son ami Kader tente de maintenir une relation, désormais en péril. Gilles s’est rendu insupportable. La ville s’interroge. Que veut-il ? Repousser un monde soudain insupportable, briser l’indifférence qui monte, ou, plus simplement, emmerder les autres, tous les autres, à moins qu’il ne cherche un exutoire à sa souffrance...


Le dessin de Gilles Rochier est simple, un trait encré noir rehaussé d’une couleur bronze. Il va à l’essentiel, offrant un cadre aux questionnements de ses personnages, le rappeur et le voisin, l’ancien taulard et le musicien... Le scénario de Solo se révèle plus complexe que ne le laissait imaginer la couverture. Il multiplie les points de vue, les personnages, les situations et les décors. Gilles nous invite à une ballade entre Gennevilliers et Colombes, un territoire qu’il aime. Il nous invite à passer le périphérique et à venir le rejoindre. Là-bas...*


8,5

SBoisse
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 154 critiques de bandes dessinées et Critiques de 55 BD récentes - Benzine

Créée

le 12 sept. 2019

Critique lue 245 fois

13 j'aime

Step de Boisse

Écrit par

Critique lue 245 fois

13

D'autres avis sur Solo

Solo
Ponchiot
3

Romance (?) sans parole.

Cette œuvre courte, est presque une petite romance sans parole, que l’on comprend mais où je suis, malgré tout, totalement passé à côté. Ici, c’est assez simple, le narrateur est traumatisé par les...

le 27 oct. 2021

Du même critique

Gran Torino
SBoisse
10

Ma vie avec Clint

Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...

le 14 oct. 2016

125 j'aime

31

Mon voisin Totoro
SBoisse
10

Ame d’enfant et gros câlins

Je dois à Hayao Miyazaki mon passage à l’âge adulte. Il était temps, j’avais 35 ans. Ne vous méprenez pas, j’étais marié, père de famille et autonome financièrement. Seulement, ma vision du monde...

le 20 nov. 2017

123 j'aime

12