Format fanzine, ce court opus libre d'Olivier Texier a des allures crades de
délires malsains assumés en absurdie gore,
parfois vulgaires parfois très brefs, par moments plus développés. Si la couverture est magnifique, autoportrait à vélo auxquelles n'ont pas encore été enlevées les petites roues, assorti d'un doigt d'honneur dressé fièrement, le dessin du volume est tristement brut, d'un noir et blanc grossier, volontairement brouillon, et ne séduit guère.
D'un génial Général de Gaulle sauce cyber-OSS à Las Vegas jusqu'à l'immense et pisseuse amabilité d'une SuperNana nue, l'auteur compile en quelques pages des notes brutes et abruptes. Y évoque la pédophilie, les femmes à poils et moustaches, s'amuse du voyage vers le futur, développe un peu autour de l'environnement et enrobe l'ensemble d'un
humour crasse, parfois cru, souvent absurde et cynique.
Exacerbe là sans le dire un désespoir philanthrope derrière le mauvais goût de façade.
Un premier numéro sympathique, un poil décevant dans l'immédiateté nihiliste de certaines planches, mais qui séduit - malgré le dessin bâclé - dans de plus longues séquences où percent quelques sujets de fond qui évitent alors que l'univers fixé là d'un impitoyable trait ne reste vide.