À la lecture de cette BD, il apparaît clairement que Boulet ne semble pas savoir exactement ce qu’il souhaite raconter, ou peut-être ne sait-il simplement pas où il va. L’univers qu’il déploie semble riche et propice à accueillir tous les fantasmes de science-fiction les plus ambitieux. Hélas, l’histoire choisit de se concentrer sur une protagoniste profondément antipathique, qui semble passionnée de science spatiale et donc de hard SF, ce qui rend l’ensemble un peu frustrant. Le récit part dans toutes les directions, sans jamais véritablement surprendre ni capter l’attention. Il est difficile de s’investir dans une intrigue dont les conséquences ne semblent jamais avoir d’incidence sur le monde réel (alors que l’histoire met en scène une technologie tellement puissante complexe et amusante qu’il est difficile d’imaginer que l’humanité tout entière ne joue pas h24 à ce jeu, chose encore plus incompréhensible quand on découvre en même temps que l’héroïne cette technologie qui semble pourtant être là depuis des années.). Sur le plan graphique, peu de choses à reprocher : Aseyn maîtrise parfaitement son dessin, et l’hommage aux mangas de Shirow et Otomo est évident. Toutefois, le choix de privilégier la couleur au lieu des trames, dans une œuvre qui revendique cet héritage, reste discutable. Ce parti pris esthétique, en plus d’aller à l’encontre de l’intention affichée, nuit parfois à la lisibilité de l’ensemble. Bref pas surpris que la série n’ai pas fait plus de vagues à sa sortie.