Plusieurs dessinateurs et deux scénaristes se sont associés pour donner vie à cette femme complexe qui est devenu la fiancée du Joker via un passage à l'hopital psychiatrique d'Arkham en tant que soignant (racontée dans l'histoire 0 à la fin du comics). Toutes les histoires de 1 à 8 se penchent sur la période Coney Island de Harley Quinn. En héritant mystérieusement d'un building de sept étages là bas, la jeune femme va renouer avec ses démons: le goût pour le crime (en travaillant avec des mafieux ou en réglant des comptes avec des caïds), la bagarre (en pratiquant un sport proche du roller ball où tous les coups sont permis) et retrouver une mauvaise fréquentation en la personne de Poison Ivy. Ce qui est intéressant est l'ajustement maîtrisé entre ces tranches de vie de Harley Quinn mais aussi les multiples facettes psychologiques par lesquelles cette "paria"caméléon ,qui s'assume comme elle est (puisqu'elle est complètement siphonnée), passe. Il n'y a pas de dualité chez la jeune femme mais juste une volonté de faire ce qu'elle veut au moment où elle l'a choisi la plupart du temps. Elle a aussi le don de se fourrer dans des guêpiers pas sensés puisque sa psychologie atrophiée ne lui fixe aucune limite. Reste sa faculté de survie incroyable qui la fait rebondir pour le meilleur et pour le pire. Avec ce comics, le lecteur se retrouve face à des histoires survitaminées (où l'adrénaline, le pulp et la baston sont autant d'ingrédients qui s'entrechoquent) et se demande s'il hallucine et quand tout cela va s'arrêter. A confier donc Harley Quinn à un public averti qui connaît les codes d'une bande dessinée subversive et est à même de prendre du recul sur cette lecture foisonnante et hardcore. L'expérience est aussi loin d'être inintéressante mais est loin d'être une récréation innocente de par son contenu et ses implications dans le réel.
Ce qui est rassurant, c'est les parcelles d'humanité que gardent encore Harley Quinn. Son envie de s'occuper des animaux, son côté fleur bleue qu'elle ne veut pas trop réveiller, son appétit de vivre sur l'instant en consommant de la junk food à tout va sont autant de caractères rassurants qui prouvent que l'ex fiancée du Joker n'a pas complètement perdue son âme. Une façon pour les dessinateurs et les scénaristes de temporiser parfois et de ne pas faire d'Harley Quinn un personnage irrécupérable et complètement inadapté au monde réel. En tous cas, une vraie découverte pour moi qui vois plus de comics au cinéma que je n'en lis. Et peut-être l'envie de retenter une autre lecture sur un support du même calibre.

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le 3 avr. 2016

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