Une misanthrope machiavélique et mélancolique donne la mort avec folklore.

Avec le style graphique magnifique reconnaissable entre mille, Atsushi Kaneko, nous embarque dans les tréfonds d'un milieu où règnent des fous avec d'autres fous. Dans cette société, des tueurs à gages, de tout âge couvrant leur anonymat sous de drôle de déguisement, allant du lapin mignon à la cheerleader gothique, sont nommés ''reapers''. Ils sont reliés à une mystérieuse société appelée ''la guilde'' qui propose des contrats. Ces contrats consistent à tuer une cible, dite ''trophée'', sans savoir le pourquoi du comment. Libre à eux d'accepter ou de refuser.

Nous ne savons rien de cette guilde, ni pourquoi elle fait ça ni pourquoi elle choisit ces cibles là... L'auteur laisse planer des interrogations aux lecteurs, mais pas seulement. Il suscite la curiosité car l'ambiance du manga est singulière et excentrique, avec des personnages très charismatiques dont l'un des ''reapers'' se faisant remarquer par rapport aux autres : Deathco. Une pré-adolescente aussi flippante que mélancolique qui opère en traître. Elle déteste tout et tout le monde. Et, aussi contradictoire que cela puisse paraître seul la mort l'anime. Le ton est donné, en constante opposition. Le manga est sombre et morbide contrebalancé par un côté folklorique et festif. Voilà un scénario où l'auteur nous laisse juste ce qu'il faut pour retenir notre attention, le tout avec des dessins magnifiques très contrastés. Les deux premiers tomes sont parfaits, à lire absolument.