Avec Des filles et des flingues, Frank Miller poursuit son exploration brutale et stylisée des bas-fonds de Basin City. Ce tome réunit plusieurs histoires courtes centrées sur des femmes fatales et des justiciers paumés, mêlant sensualité, violence et ironie noire. Miller y déploie tout son art du contraste : un noir et blanc coupant comme une lame, des dialogues qui claquent, et une tension permanente entre beauté et cruauté.
Mais si le trait et la mise en scène impressionnent toujours, l’ensemble tourne parfois à la répétition. Le cynisme s’épaissit, la poésie s’effrite — comme si l’univers de Sin City s’enfermait dans sa propre noirceur. On y revient pourtant, happé par le rythme et la puissance visuelle, comme à une série B de luxe dont on connaît les excès mais dont on savoure le style.
Résumé : Une nouvelle plongée dans l’enfer graphique de Miller, aussi envoûtante que lassante par instants.
💣 Le noir y brille toujours, mais l’éclat s’émousse un peu.