Distrayant.
L'étude proposée est super intéressante mais peut-être le médium est-il mal choisi ? Pourtant c'est intéressant d'avoir un visuel lorsqu'on compare les contes, ça permet d'aller plus vite. mais niveau narration, c'est vite expédié, de quoi regretter que ce ne soit pas plus développé, qu'il n'y ait pas plus d'exemples. Le bon point, c'est la fluidité, on passe logiquement d'un chapitre à l'autre, mais une fois de plus tout va trop vite et on se demande s'il n'aurait pas fallu revenir en arrière par moment ou simplement argumenter davantage avant de passer au point suivant. L'aspect comparatif est parfois trop faible et souvent parasité par le style et l'humour de l'auteur : parfois elle se permet quelques approximations, quelques délires par son humour, on ne sait donc plus ce qui est vraiment tiré du conte et ce qui est un peu (même un tout petit peu) modifié pour faire le gag, et à mon sens, dans un récit qui se veut analytique, il était important d'être le pus fidèle possible à chaque version. Cela me fait penser au travail de Crumb sur la Genèse, l'auteur avait expliqué qu'un des challenges pour faire cette BD était de contenir son humour et de laisser le texte parler de lui-même car il est naturellement absurde. C'est sans doute ce que Lou Lubie aurait dû faire ici, laisser les récits parler pour eux-mêmes, surtout que son humour est très typé, personnellement il ne m'a pas toujours séduit et je pense même qu'il pourra mal vieillir. La conclusion est vite expédiée, manque de développement, on reste donc sur sa faim ; pire, on se demande si l'auteure avait vraiment quelque chose à dire : on a l'impression qu'elle est contre les contes parce qu'ils sont sexistes, racistes entre autres, mais elle trouve des contre arguments pour dire que ce n'est pas totalement vrai, ça dépend des époques et des auteurs et puis aussi pour dire que selon certains théoriciens, ça reste utile pour se créer des repères. Mais qu'en pense exactement Lou est-elle plus pour ou plus contre ? Difficile à dire et je trouve que cet absence de prise de position claire manque cruellement ; surtout que prendre position ne signifiait pas nier les contre arguments dans un sens ou dans l'autre, ce sont justement les contradictions qui enrichissent le point de vue parfois.
Je n'ai pas été voir avec ma tablette les suppléments. Je trouve ça intéressant le côté interactif et multimédia. Ce qui m'a gêné, c'est que les annexes sont hyper nombreuses et que parfois j'ai l'impression qu'elles sont là parce que l'auteure n'a pas eu droit à assez de pages dans sa BD, et que tout le développement supplémentaire que j'aurais voulu avoir se trouve ailleurs. Il me faudrait vérifier mais en tous cas j'ai trouvé qu'il y avait un peu trop de ces signes, ce qui m'aurait trop cassé dans la lecture du bouquin si j'avais dû m'interrompre à chaque fois (peut-être aurait-il été judicieux d'avoir ces secrets en fin de chapitre et de temps en temps en plein milieu quand c'est un gros scoop.
Le graphisme est sympa globalement. On sent l'influence de l'humour nippon dans les attitudes autant qu'il y en avait dans le texte. C'est pas vilain mais c'est pas ma came. Je trouve ça lourd. L'on trouve beaucoup de tout petits dessins et j'ai trouvé dommage de ne pas pouvoir mieux voir ces personnages, leurs attitudes. Parfois la mise en page est confuse mais c'est très rare. Les couleurs sont bien choisies mais je me demande si ça n'aurait pas été meilleur avec des ambiances différentes en fonction des chapitres.
Bref, ça se lit, c'est intéressant, mais on reste grandement sur sa faim. Et puis l'humour agace parfois.