"On reproche toujours aux autres ce que l'on aime pas chez soi."

Telle est la devise qualifiant le mieux Gala de gaffes à gogo. Fantasio a beau ne pas apprécier les gaffes de Gaston, il se révèle dans ce tome être aussi gaffeur que lui.

Entre le vrai pauvre Gaston subissant les colères et les coups de Fantasio le prenant pour un Gaston latex, un Fantasio tentant de "soigner le mal par le mal" quand Gaston l'agace plutôt que de négocier puisqu'il n'a pas la patience de Spirou (ce qui provoque des catastrophes pires que celles qu'il avait voulu éviter) ou encore rongé de remords en sachant que son caractère colérique mets potentiellement Gaston en danger, on voit ainsi un Fantasio se sentant comme un maître ayant été dépassé par un élève étant plus gaffeur mais pas colérique et même plus patient que lui.

Parlons de l'élève en question. Dans ce tome, on voit un Gaston tentant de se montrer attentionné envers Fantasio mais dont les bonnes intentions virent toujours à la catastrophe, notre duo avec l'un et l'autre réfléchissant avant d'agir, un Gaston avec de bonnes intentions mais ne comprends pas le monde de lui, un Gaston ayant choisi la lassitude plutôt que la colère quand il est incompris...On sent que le personnage commence à avoir une vraie personnalité et n'est plus juste le gaffeur provoquant des catastrophes à lui tout seul dans les bureaux de la Rédaction.

Néanmoins, on remarque dans ce tome une certaine complicité entre les deux avec un Fantasio se plaisant à participer aux jeux de Gaston et reconnaissant un peu ses mérites et ses capacités d'inventeurs pouvant être ingénieuses.

De plus, Gaston va un peu-delà de ses gaffes puisqu'on montre son amour des animaux reflétant une conscience écologique en avance sur son temps ainsi qu'un caractère infantile pas très raccord avec le travail de bureau. En gros, on montre que Gaston n'est pas "ahuri" comme le pensent certains personnages juste un peu décalé par rapport au monde professionnel.

C'est également dans ce tome que l'on mentionne "Jules de chez Smith en face" pour la première fois et que l'horrible et snob Demasmaker arrive avec ses contrats jamais signés avec des gags dignes de cartoons hilarants.

Plus drôle encore, cet album est connu pour la culte scène du

22! Voilà les flics!

Gag qui fut réécrit/réinterprété sous une autre forme dans l'album Gaston nous gâte.

En dehors de tout ça, le dessin s'est nettement amélioré par rapport à l'album précédent où Gaston commence à changer d'apparence ayant l'air ainsi moins "ahuri" que dans le tome précédent. Cela parce que Franquin a plus de sympathie pour son personnage d'anti-héros que pour le duo Spirou et Fantasio commençant à le lasser mais également parce qu'il fait un pied de nez au Journal Spirou se montrant de plus en plus exigent envers lui au niveau de ses délais de créations d'aventures. Preuve de cela, la mise en abyme avec les lecteurs demandant toujours plus de Gaston Lagaffe que de Spirou et Fantasio dont les aventures connaîtront une période à vide (sous les plumes de Fournier puis de Nic et Cauvin) après le huitième tome des historiettes comiques de notre héros-sans-emploi préféré.

Mais ça, c'est une autre histoire.

BlackBoomerang
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le 6 avr. 2024

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