Voyage au centre de la Terre

M'est avis que Tanaka est un gros fanboy de Jules Verne, qu'il devait bassiner ses petits camarades de classe dans la cour de récréation à propos de voyages extraordinaires aux quatre coins du monde mais aussi au centre de la terre. Parce que clairement, les voyages de Gon font un peu penser à ces voyages et plus particulièrement ce tome-ci qui lui permet de découvrir des créatures probablement aussi vieilles que gigantesques. Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, que Gon réveille d'antiques créatures, rappelez-vous dans les anciens tomes, il a pu visiter les tréfonds de l'Océan !

Ce qui m'a étonné avec ce tome, c'est que je n'en avais gardé aucun souvenir contrairement aux autres. Je suppose que c'est parce que, quand, adolescent, j'achetais un nouveau tome d'une série, je relisais toute la série... forcément, arrivé au 7ème tome de cette saga, j'avais relu au moins 7 fois le premier tome, alors que je ne faisais que découvrir le dernier...

L'aventure dure ici tout l'album. C'est assez plaisant. Peut-être quelques chutes de rythme ici ou là parce que l'intrigue est très linéaire et qu'il est parfois difficile de relancer l'action, surtout dans le registre du muet, mais Tanaka finit toujours par trouver une astuce ou une créature pour relancer l'intérêt du spectateur. J'aime beaucoup les personnages aussi, Tanaka n'a pas fait que des combattants, le rôle du loup est intéressant puisqu'il chie dans son froc tout du long et ne cherchera même pas à affronter l'araignée géante à la fin, laissant les autres s'en occuper pendant qu'il récupère son fils. C'est étonnant car dans les mangas, c'est plutôt courant d'avoir un personnage faire sa vengeance lui-même après avoir progressé suite à un entraînement ou à un voyage initiatique.

Le graphisme est toujours très bon. Tanaka refuse de se reposer sur ses lauriers, il essaie des choses, il expérimente, offre de nouvelles idées graphiques. Ici, il joue énormément avec la lumière et les ombres. Le découpage n'est toujours pas son point fort, malheureusement, mais il continue de s'améliorer, et ça, ça fait plaisir. On a quand même droit à quelques pages assez impressionnantes dont des doubles pages... mais le problème des doubles pages, c'est que c'est coupé au milieu, et je déteste ça ! J'espère avoir un jour l'occasion de voir des planches originales de cet auteur ! D'ailleurs je me demande si au Japon il y a aussi un trafic de planches, comme chez nous. Quant à al mise en page, je n'ose plus trop espérer que l'auteur abandonnera un jour les bords perdus... j'en viens carrément à me demander si c'est vraiment l'auteur qui veut ça ou bien si c'est l'éditeur qui a pris cette décision.

Bref, ce cinquième tome est sympa à découvrir, peut-être bien un des meilleurs de la saga pour l'instant (difficile à dire, j'ai mis 7 à tous les précédents albums).