À travers le comics Kingsman : The Secret Service, Mark Miller et Matthew Vaughn (et Dave Gibbons aux dessins) ont voulus rajeunir l’image de l’agent secret britannique, incarné depuis des années par James Bond, et l’inscrire dans un environnement résolument cinématographique. Aussi, ce n’est pas une surprise de voir Matthew Vaughn, et sa casquette de réalisateur, s’emparer rapidement de son histoire pour l’apporter à l’écran.

Sortie en 2015, le film Kingsman : The Secret Service remporte un énorme succès et encaisse plus de 400.000.000 $ de bénéfices dans le monde entier. Pour couronner le tout, il obtient l’Empire Award du meilleur film britannique. On pouvait attendre logiquement une suite, malgré la réticence de Matthew Vaughn pour les suites de films. Et, en 2017, le même Matthew Vaughn, nous offre Kingsman : The Golden Circle, une aventure totalement inédite des Kingsman. La série devient, ce que l’on appelle aux États-Unis, une franchise cinématographique.

On ressent l’héritage des films dans le comics Kingsman : The Red Diamond sortie en 2021 (rien que le héros principal, presque plus nommé Gary London, mais Eggsy comme dans les films). Mais ne vous y trompez pas, on est ici dans la suite du comics et non de la saga cinématographique.

Parlons de ce qui saute aux yeux, Mark Millar et Matthew Vaughn ne sont plus au scénario et Dave Gibbons n’est plus aux dessins. Ils sont remplacés par deux britanniques : Rob Williams au scénario et Simon Fraser aux dessins, je ne connais pas ce dernier.

Les dessins de Dave Gibbons me manque, il va s’occuper que de la couverture. Je ne suis vraiment pas fan du style de Simon Fraser qui est très proche du croquis. J’ai vraiment pas aimé dans l’ensemble, des personnages aux environnements. Les seuls planches qui m’ont marquées l’œil sont celles avec le Diamant Rouge, l’antagoniste du comics.

L’histoire de Rob Williams manque cruellement de finesse. Il suffit de prendre le traitement d’un personnage en particulier. Celui qui sert de bras droit et qui ne cesse de répéter « Gum ». Le premier comics Kingsman était ultra référencé, ici, au jeu des références, l’auteur va se contenter de faire citer des films (beaucoup de films) par le bras droit et le Diamant Rouge. Comme-ci que l’enchaînement de citation allait rendre les références pertinentes.

On se trouve presque devant une parodie de Kingsman : The Secret Service qui était déjà une parodie des James Bond, Ethan Hunt ou Jack Bauer. Tout cela n’a plus beaucoup de sens.

Heureusement, l’auteur, donne un petit arc narratif à Eggsy : trop prolétaire pour son job de Kingsman, mais trop guindé pour sa vie en banlieue. C’est un diamant brut (parallèle avec le nom de l’antagoniste), il n’arrive pas à se polir pour rentrer totalement dans une des deux cases. Si Eggsy se demande si il va devoir faire un choix, son affrontement contre le Diamant Rouge et sa romance avec une agent d’un autre pays, lui montrera que monsieur n’a pas à se limiter à être soit le jeune de banlieue, soit un Kingsman.

Mark Millar et Matthew Vaughn avaient su se plier aux conventions du genre James Bond, les reproduisent avec respect. Ici, on ressent le côté parodique. Rob Williams et Simon Fraser sont un cran en dessous et malheureusement ça se ressent beaucoup, surtout aux dessins. Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir sur cette lecture et je préfère largement les aventures Kingsman sur grand écran que dans des cases.

StevenBen
5
Écrit par

Créée

le 9 janv. 2024

Critique lue 9 fois

Steven Benard

Écrit par

Critique lue 9 fois

Du même critique

L'Initiation - Dragon Ball, tome 3
StevenBen
7

« Si tu veux un conseil, n’utilise pas toute ta force… » SANGOKU

Comme la majorité des jeunes français, j’ai connu Dragon Ball le 02 mars 1988 sur TF1, dans le Club Dorothée. J’étais loin de me douter que ce dessin animé était l’adaptation d’une bande dessinée,...

le 18 oct. 2022

2 j'aime

3

La Légende de Brisby
StevenBen
2

« You are the hero type, note me » TIMOTHY BRISBY

En 1982, le succès de Brisby et le Secret de NIMH est mesuré, pire encore il met son réalisateur Don Bluth sur la paille. Pourtant, avec le temps, Brisby et le Secret de NIMH est devenu un...

le 17 janv. 2023

2 j'aime

Once Upon a Time... in Hollywood
StevenBen
9

« You want me to look like a hippie ? » RICK DALTON

Les tueries de la famille Manson pendant l’été 1969 vu et raconté par Quentin Tarantino. Voilà le postulat de départ de Once Upon a Time... in Hollywood. Contre-pied total car on va suivre deux...

le 7 févr. 2023

2 j'aime

1