"Le bonheur est ici"

L’essai s’inspire de faits réels, de faits qui remontent à l’aube du XXème siècle dans la forêt des Ardennes. L’ouvrage est loin d’être un essai, mais une réussite.
Derrière des visages qui m’ont rappelé ceux des santons provençaux (…), nous suivons les péripéties d’un groupe de révolutionnaire-communistes-anarchistes, suivant les pas de l’idéaliste Fortuné Henry, dans le but d’édifier tel Robinson, une cité en marge de la société qui refléterait leurs convictions politiques.

Au début de la BD, j’ai trouvé le concept plutôt naïf et simpliste (il faut dire que les dessins contribuent à ce sentiment), mais pas ridicule. Pourtant, la trame tend peu à peu vers un aspect beaucoup moins naïf et plus réel, loin donc de l’idéal communiste du début du siècle dernier. On pourrait très bien se demander du coup, si cet idéal est réellement atteignable. Non me diriez-vous, c’est le principe même de l’ « idéal ». Bon. Mais là n’est pas le sujet, quoi que Debon tend à soulever la question, à travers notamment le caractère progressivement extrémiste de Fortuné, face à la réalité du système sociale (apparemment inévitable du moment que plusieurs individus avancent pour une cause commune).
Je me suis dit que j’essaierais de ne pas tomber dans l’analyse politique, loupé, il faut dire que le sujet s’y prête…

En bref, bande dessinée agréable à lire, pas prise de tête, les discours ne tombe jamais dans le ridicule tant l’atmosphère communiste est correctement retranscrite (publication d’un journal : Le Cubilot, par exemple). Illustrations attachantes, simples. Des visages minimalisés, qui font d’avantage ressortir l’idée, que l’homme derrière l’idée.