le 20 janv. 2016
Le convoi de la peur
Alors que sont sortis le même jour (en novembre dernier) l’intégrale de sa mirifique série « Long John Silver » et le deuxième tome de son nouveau western « Undertaker », le scénariste Xavier Dorison...
BD franco-belge de Xavier Dorison et Ralph Meyer (2015)
« Règle numéro un : personne d'autre que moi ne tient les rênes de ce corbillard. »
Les éditions Dargaud propose avec Undertaker tome 2 : La danse des vautours, toujours du trio Ralph Meyer, Xavier Dorison et Caroline Delabie, la suite mouvementée d'un premier volume qui n'était pas passée inaperçue avec son nouveau héros atypique, le croque-mort, Jonas Crow ! Porté par le rythme sans temps mort d’une course-poursuite endiablée entre l'Undertaker qui escorte le cadavre de Cusco jusqu'à sa tombe, et une populace prête à abandonner toute une humanité dans l'espoir de récupérer l'or caché dans l'estomac du défunt, « La danse des vautours » est un western cynique et ironique doublé d'une réflexion terrassante sur la capacité de l'or à banaliser le mal. Une marche mortuaire traversée par la violence des hommes sur un constat dramatique à l'humour noir et cinglant. Outre ses ruptures de ton, le récit surprend par ses nombreux rebondissements, qui relancent l’action vers de nouveaux enjeux par le biais d'un cadre spectaculaire qui favorise un solide terrain de jeu pour la pièce qui se joue. Entre les falaises abruptes d'un canyon au chemin tortueux garantissant une traversée sous haute tension, le village abandonné des mineurs orchestrant un climat fantomatique, ou encore le terrain de jeu final perché en haut d'un gigantesque échafaudage en forme de tour donnant accès à la mine sous un panorama impressionnant, le tout sous un déluge de balles dont une piquante scène de torture et une séquence de mise à mort au couteau particulièrement violente, le lecteur à de quoi tenir !
À travers des paysages à la beauté brute illustrés par un superbe format panoramique sur des décors amples et sauvages, Caroline Delabie et Ralph Meyer poursuivent avec efficacité la superbe mise en page de ce western nécromant. Un travail sur la lumière toujours aussi pertinent servie par une mise en scène beaucoup plus édifiante. Les traits des personnages sont bien dessinés, avec une attention particulière pour notre convoi héroïque. Un trio... Oups... Pardon Jed... Un quatuor formant une équipe atypique composée de Rose surnommé Miss Prairie, Lin, Jed le vautour, et notre ténébreux croque-mort solitaire préféré à la répartie unique, j'ai nommé : ''Jonas Crow'', qui n'est nul autre que Lance Strickland, l'homme le plus recherché du pays avec une tête mise à prix à 25000 dollars, pour 36 meurtres. Un quatuor inattendu qui offre une cohabitation forcée faite d'alliances improbables entre des personnages opposés par le rapport à régler par la violence les différentes situations, et qui néanmoins se retrouvent tout réunis par un passé commun fait de brutalité et de haine. Une équipe qu'on apprend à apprécier dans son intégralité, qui donne naissance à un western au souffle fort et ironique à bord d'un nouveau corbillard, le « Undertaker : Last & Wishes », où une nouvelle aventure commence !
Petit retour sur la terrible et ironique moralité de cette histoire, qui s'achève avec McKullen et Georges qui auront le mot de la fin :
- Fuck !! Cette salope d'anglaise va ramener la cavalerie de Reno, on va se faire cueillir comme des cons !
- Ce serait ce qui pourrait nous arriver de mieux, sauf que justement, ça n'arrivera pas.
- Qu'est-ce que tu racontes, encore ?
- Le temps d'aller d'ici, à la première ville et de revenir, ça lui prendra 6 jours. Sans eau, on ne tiendra pas jusqu'à demain. Ha ! Ha ! Ha ! Faites pas cette tête les gars... on est riche !!! HAHAHAHAHA !
Avec Undertaker tome 2 : La danse des vautours, le trio Caroline Delabie, Ralph Meyer et Xavier Dorison présente un western cruellement ironique qui poursuit efficacement l'aventure en posant avec ce deuxième opus les structures narratives qui feront la base de la franchise. Un second volume qui avec le premier offre une aventure servant de genèse à ce western. Une amusante équipe de héros mal assortie, qui à bord du nouvel Undertaker, emmène avec eux la promesse d'un passionnant futur pour cette bande dessinée qui j'en suis sûr sera mouvementée et nous réservera plus d'une surprise.
Pour le meilleur et... je l'espère que le meilleur !
- Je ne sais pas ce que tu fabriques, mais je me doutais que tu reviendrais. T'allais pas me laisser aux vautours, hein ? Tu voulais juste me faire peur, c'est ça ?
- Tu sais rien du tout.
- Je sais que tu es pas un salaud.
- Et le déjeuner des copains de Jed, c'est toi.
- Tire-moi une balle, mais fais pas ça ! Tu peux pas me faire ça ! Tu peux pas !!
- Bien sûr que je peux... Tu sais pourquoi je suis croque-mort ?
- Parce que t'es cinglé !
- Tuer des étrons dans ton genre, c'est bon mais c'est trop court. Ça va trop vite. J'aime voir la mort longtemps, la contempler, la déguster, la laisser prendre son temps. C'est comme ça qu'elle me réconforte; elle me rappelle que la saloperie humaine ça finit toujours par disparaître. À table les emplumés !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Classement du meilleur au pire de toutes les bandes dessinées et « Undertaker » : classement du meilleur au pire des albums de la saga
Créée
le 19 mars 2022
Critique lue 236 fois
le 20 janv. 2016
Alors que sont sortis le même jour (en novembre dernier) l’intégrale de sa mirifique série « Long John Silver » et le deuxième tome de son nouveau western « Undertaker », le scénariste Xavier Dorison...
le 21 févr. 2016
La couverture du premier tome de Undertaker était agrémentée d’un autocollant le présentant comme un successeur digne de Blueberry dans l’univers bédéphile du western. La promesse était ambitieuse...
7
le 15 juil. 2022
Ce deuxième album, qui vient clôturer le premier dyptique de cette saga, est certainement encore plus noir que le premier opus. Si la personnalité de Jonas Crow apporte, par endroits, un vent de...
le 5 oct. 2019
La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...
le 5 déc. 2020
Le monde se divise en deux mon ami, ceux qui ont la corde au cou et ceux qui la leur coupent… Oui seulement celui qu’a la corde cou c’est moi, moi je risque gros, c’est pourquoi la prochaine...
le 15 août 2019
Enfin ! Amis cinéphiles, voici un jour qui doit être fêté ! Une nouvelle oeuvre de Tarantino a vu le jour, et ce n'est pas anodin. Cette superbe journée tout en fraîcheur est tout à fait appropriée...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique