La Communauté du Métal

Voici enfin arrivé dans nos vertes contrées l’évènement initié par Scott Snyder visant à révolutionner l’Univers DC et enfin imposer son empreinte ce qu'il n'avait pas réussit à faire avec la création de ses personnages (Harper Row ou Duke Thomas) dans son run Batman N52. Alors autant le dire de suite si vous n’aimez pas les gros trucs gras qui tâchent, passez votre chemin. Autant Grant Morrison peut aisément se comparer à un plat sophistiqué d’un grand restaurant qu’on n’hésitera pas à conseiller à ses amis autant le père Snyder lui c’est plutôt du genre Kebab bien gras salade, tomates, oignons avec supplément frites enrobé de mayonnaise ! Mais entrons dans le vif du sujet en résumant l’intrigue : Batman enquête sur un métal inconnu de la Terre qui aurait le pouvoir d’ouvrir les portes du Multivers Noir, en gros l’Enfer. Partant de ce pitch méga simple mais bougrement efficace dans son traitement, Scott Snyder nous relate l’enquête de Batman durant les 4 premiers chapitres intitulés La Forge, Le Casting, Dark Nights Metal #1 et #2. Co-écrit avec son pote James Tynion IV, on constate que Snyder a bien révisé son petit DC illustré en nous balançant un nombre incalculable de références essayant de brosser dans le sens du poil les vieux de la vieille souvent allergiques à son travail et les fanzouzes Snyderiens. Si on met de côtés les aberrations scénaristiques (cf : le truc que cache Batou dans la Forteresse de Solitude par exemple) on doit bien avouer que Snyder a réussit son pari de faire en sorte que l’ensemble de son run soit un prologue à Metal et que tout avait été réfléchi en amont même si pour cela il a dû sortir les forceps malaxant le travail de ses prédécesseurs pour tout faire rentrer dans les cases. Arrive alors la seconde partie de l’album avec l’ouverture des portes de l’Enfer sur Gotham et là c’est du grand méga n’import’nawak lorgnant autant du côté du Seigneur de l’Anneau et de sa communauté à l’assaut de la Montagne du Destin en passant par du Post-Apo, du Lewis Carol, un peu de Fight-Club bref ça brasse la culture Pop/Geek dans tous les sens. Concernant les dessins nous sommes servis par les grands pinceaux de DC tels que Jim Lee, John Romita Jr et Andy Kubert tous en petite forme et qui se chevauchent sur La Forge et Le Casting. Les deux chapitres suivants sont illustrés par Greg Capullo qui fait son taf sans plus. Quant aux quatre autres chapitres correspondant à des issues d’autres séries telles que Teen Titans, Nighwing, Suicide Squad et Green Arrow, elles sont l’oeuvre de Mirka Andolfo au style mainstream impersonnel, Paul Pelletier toujours très bon , à Stjepan Sejic mon préféré même si on sent qu’il a rushé pour terminer et enfin Juan Ferreyra qui surpasse tout le monde tellement c’est beau et magnifiquement mis en scène. Pour conclure je dois bien avouer que j’ai aimé ce Batman Metal qui transpire l’amour de l’auteur à l’Univers DC et à la culture geek en général. Ce type est généreux dans ce qu’il écrit, très maladroit également, mais son envie du Bigger than Life est assez touchante. Donc pour qui Snyder ne rebute pas ou peu : posez votre cerveau et laissez vous embarquer dans l’aventure.