La Ligue des gentlemen extraordinaires, tome 1 par Jean!Bon!Puree!

Dès les premières pages, j’ai eu l’impression d’entrer dans un cabinet de curiosités littéraire, où Alan Moore assemble des figures emblématiques du XIXe siècle pour en faire une équipe improbable : Mina Murray, Allan Quatermain, le Dr Jekyll/Mr Hyde, le Capitaine Nemo, et l’Homme invisible. Ce mélange, qui pourrait paraître bancal, devient sous sa plume une véritable relecture des mythes, à la fois respectueuse et totalement subversive.

Ce que j’ai aimé, c’est le côté foisonnant : chaque case regorge de détails, d’allusions, de clins d’œil. On sent que Moore s’amuse à revisiter l’imaginaire victorien tout en tordant ses codes pour interroger le pouvoir, la morale et le rôle des héros. Kevin O’Neill, avec son trait anguleux et souvent dérangeant, donne une identité visuelle unique à cette bande : ses personnages sont presque grotesques par moments, et c’est précisément ce qui accentue leur étrangeté.

C’est un premier tome exigeant : il faut parfois accepter de se laisser porter sans tout saisir des références, mais le plaisir vient aussi de là, de cette impression d’explorer une œuvre labyrinthique. J’ai eu le sentiment de lire une aventure à la fois épique et ironique, une sorte de contre-héros victorien qui me donne envie de plonger dans les suites.

💬 En résumé

Un début brillant, dense et un peu déroutant, qui joue avec la littérature classique pour mieux la transformer.

✨ Un voyage dans un XIXe siècle réinventé, où les monstres sont souvent plus humains que les héros.