Avec ce deuxième tome, j’ai eu le sentiment que Moore et O’Neill poussaient encore plus loin leur jeu de détournement des mythes littéraires. Après avoir réuni l’équipe et posé les bases dans le premier volume, ici on entre dans une intrigue plus ample, où la Ligue doit affronter une menace qui dépasse de loin le simple décor victorien. Le récit prend des allures de fresque apocalyptique, toujours nourrie de références à la culture populaire et aux grands classiques.
Ce que j’ai trouvé marquant, c’est la manière dont les personnages gagnent en profondeur. Mina Murray s’impose davantage comme une figure centrale, forte et ambivalente, et les tensions au sein du groupe deviennent presque aussi intéressantes que l’intrigue principale. Alan Moore ne se contente pas de revisiter des figures célèbres : il les bouscule, les confronte à leurs contradictions, et les met face à des dilemmes moraux qui les humanisent.
Le dessin de Kevin O’Neill continue d’apporter une singularité folle : anguleux, parfois excessif, il ne cherche jamais à lisser le propos. Au contraire, il accentue la noirceur, l’étrangeté et le malaise que dégagent certains passages. Et pourtant, malgré cette densité, l’ensemble garde un souffle d’aventure qui rend la lecture passionnante.
💬 En résumé
Un second tome riche et ambitieux, qui approfondit les personnages et élargit l’univers avec brio.
✨ Une lecture exigeante, mais qui récompense par son originalité et sa puissance narrative.