Avec La Malédiction, Alan Moore atteint une intensité rare, presque mystique. Ce volume dépasse la simple bande dessinée de genre pour devenir une véritable expérience : une plongée dans l’horreur organique, le fantastique baroque et la poésie de l’inconscient. Chaque page semble vibrer d’une sève noire, entre rêve et cauchemar.
Moore transforme le corps de Swamp Thing en un territoire métaphysique : il n’est plus seulement un monstre, mais le vecteur de questions sur l’identité, la nature, le désir et la peur. Autour de lui, les visages dessinés par Bissette et Totleben sont déformés, viscéraux, magnifiques dans leur difformité. L’horreur devient sublime, presque sacrée.
Ce qui fascine, c’est l’équilibre entre l’intime et le cosmique. Dans les dialogues comme dans les silences, le récit convoque la philosophie, la mythologie, la chair et l’esprit. C’est à la fois une histoire d’amour impossible et une fresque de l’apocalypse, une tragédie humaine et une légende élémentaire.
Rares sont les œuvres qui osent aller si loin, avec une telle cohérence esthétique et une telle force émotionnelle. La Malédiction est l’un de ces sommets qui bouleversent et marquent à jamais.
Résumé : Une œuvre totale, à la fois poétique, horrifique et métaphysique, où Alan Moore transcende le médium.
🌿 Un chef-d’œuvre absolu, qui transforme la bande dessinée en rituel, en mythe vivant.