Spirou est raciste et c'est un peu choquant. Quand il retrouve le malfrat chinois ligoté, il lui parle en 'petit chinois'. N'est-ce pas terriblement choquant? Bon c'est pas bien grave, c'était une petite blague, et on sait que Spirou est un grand humaniste, autant que Franquin, mais bon, c'est curieux qu'on n'en parle pas plus quand même.


Ce 8ème tome est un bon cru. Il y a des défauts, c'est certain. Encore une fois, l'histoire est trop longue, et les 10 dernières pages paraissent inutiles, même si la scène d'escalade est franchement bien rendue. Autre défaut, le fait que cet album soit dans la continuité du précédent. Voir Zantafio dans cet état aussi vite après sa chute dans l'album précédent, ça ne fonctionne pas, c'est trop tôt. On pourra aussi remarquer quelques incohérences dans l'histoire (je ne comprends pas pourquoi Zantafio désire cacher le masque avant de fuir... le résultat est le même dans tous les cas, il doit fuir ! Autant qu'il fuie directement avec le masque plutôt que de devoir se risquer à revenir plus tard...).


Heureusement l'album présente de très bonnes choses : hormis la fin qui part en sucette, la récit est nettement plus épuré et plus intéressant. Dans un premier temps, Franquin refuse l'action et privilégie l'enquête policière, ce qui fonctionne très bien car les conflits nombreux maintient la tension à un haut niveau. Pour la dernière partie il permet un relâchement au lecteur en présentant des cascades spectaculaires (cette course de vélo, ou encore Spirou accroché au coffre de la voiture). De la sorte, l'auteur rythme son histoire avec brio (jusqu'aux 10 dernières pages).


Graphiquement, Franquin était dans une sacrée forme. Des décors vraiment somptueux, fourmillant de détails sans pour autant jamais rien perdre de la clarté de l'action. De même son découpage est toujours aussi inventif et efficace, maniant l'ellipse à merveille autant que la décomposition de mouvement.


Enfin, il y a cette petite histoire du Marsupilami en deux pages. Ce n'est pas grand chose, mais on sent bien que Franquin préfère ce personnage à Spirou, qu'il s'amuse vraiment à le mettre en scène. L'histoire est plus de l'ordre de l'anecdotique, mais une bonne anecdote quand même grâce à une bonne dose d'humour (c'est quoi ce symbole de mort gravé sur l'arbre par le chat ?).


Bref, "La mauvaise tête" présente une enquête policière rondement menée mais qui aurait gagné à être raccourcie de 10 pages.

Fatpooper
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le 16 sept. 2013

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