La rage au ventre

Faire mieux que le tome précédent est chose très complexe; dans le space-opéra spectaculaire, c'est un peu le top du top de ce que l'on pourra trouver chez DC et Marvel. Émotionnellement grandiose et puissamment dessiné, il remplissait toutes les promesses, comblait toutes les attentes. Dur de passer après, donc. Mais Johns a relevé le défi.

Non content de nous avoir pondu un chef-d'oeuvre, l'artiste continue sur sa lancée en nous proposant une excellente suite; pas du niveau de ce qu'il vient juste de faire, non, mais d'un level exemplaire. Alors que l'on serait en droit d'attendre un album de transition entre le tome précédant et le suivant, le type ne plonge pas du tout dans le piège, et nous livre une oeuvre visuellement forte et émotionnellement intense.

J'aimerai préciser qu'il y a ici un travail de couleurs d'autant plus imposant qu'apparaissent enfin les Red et les Blue Lantern; on se concentre désormais sur eux, sur leur manière d'être, de se battre, sur le pouvoir de leur anneau et la source de tant de puissance. Visuellement, c'est sublime : le bleu côtoie le rouge, le ciel rejoint l'enfer, l'eau plonge dans un océan de flammes.

Grandiose à souhait, l'oeuvre trouve sa principale qualité dans sa plastique irréprochable : c'est net, précis, épique et esthétique. De plus, l'oeuvre serait largement inférieure si Johns n'opérait pas une nouvelle fois avec toute la maîtrise et le talent qu'on lui connait. Fidèle à sa réputation de grand faiseur d'oeuvres de qualité, il n'en finit plus de construire un univers cohérent, logique et géant au travers d'oeuvres de forte qualité.

Y'a pas à dire, c'est du solide, de l'épique et du violent. C'est la rencontre des lumières, l'affrontement des couleurs, le clash de l'espoir contre la rage, de la volonté face à la part. Le Green de Lantern de Johns, c'est tout cela : une fresque épique aux relents d'épopée intersidérale, faîte de combats sanglants et de personnages sanguinaires. Son Green Lantern, c'est l'espoir de tomber sur une bonne série de comics, et la certitude de l'avoir trouvée.