La ruée vers l'or a toujours généré beaucoup de fantasmes : chez les pionniers pour commencer, mais aussi les artistes contemporains (cinéma, BD) et les lecteurs. Dans l'univers de Lucky Luke, cette thématique revient dans La Ville fantôme après avoir été évoqué rapidement dans ce qui sera le premier tome La mine d'or de Dick Digger. Le traitement des villes champignon de l'ouest a également fait l'objet d'un superbe traitement dans La Ruée vers l'Oklahoma.
Les auteurs de Lucky Luke souhaitait donc creuser cette thématique avec une trame sur fond d'échec. En effet, le vieux Powell s'est fait roulé mais s'obstine à chercher le métal précieux dans sa mine. Un long combat perdu d'avance tel Le vieil homme et la mer d'Hemingway. Mais le vieux Powell y croit, la suite des évènements lui donnera raison.
L'album recèle d'aspects très réjouissants à commencer par le personnage de Powell très réussi tant au niveau du scénario que graphiquement. L'idée de la fake news gouverne l'album du début à la fin et en cela la trame est plutôt contemporaine.
Cependant, c'est finalement une aventure où il ne se passe pas grand chose, on s’ennuierait presque tant certains passages sont un poil poussifs. Une sensation d'aller-retours entre les personnages qui laisse un sentiment de stagnation générale dans l'histoire.
Les deux méchants Denver Milles et Colorado Bill n'ont pas franchement d'épaisseur et peine à tirer l'histoire vers le haut.
Et on peut ajouter l'humour un peu moins présent et une fin un peu alambiquée.
Avec L'escorte qui sortira l'année d'après, les deux albums les moins inspirés de l'âge d'or.
Pour approfondir la réflexion autour de cet album, lire la très bonne critique de JLP_2 qui met en lumière le double vieillit de Lucky Luke que représente Powell.