Le Cavalier Perdu c’est d’abord le lieutenant Graig qui ne revient pas de mission et vers lequel Blueberry va s’élancer pour ramener l’autorisation présidentielle de négocier la fin du conflit avec Cochise. Puis Le Cavalier Perdu devient le lieutenant Blueberry lui-même, lancé dans
une quête qui le promène de détours et embuscades.
Il faudrait un miracle (…) Or, contre tout espoir le miracle
souhaité est en train de se produire…
Nouvel exemple des quelques facilités narratives que Jean-Michel Charlier n’arrive pas à effacer. Léger défaut cependant dans un ensemble qui n’a de cesse de s’intensifier et de se densifier, qui continue de nous emmener partout dans le grand ouest avec plaisir, d’entretenir un suspense haletant qui nous fait tourner les pages irrémédiablement sans cesser de surprendre. L’auteur, agréablement, donne
de l’ampleur dans les enjeux.
Ce tome est aussi celui où apparait Jim McClure, l’occasion du premier duo de ces deux personnages atypiques, un vrai régal de dialogues, un équilibre précaire et affectif, et pour Jean Giraud le plaisir de s’offrir une vraie gueule cassée, de travers, défaite par l’alcool et la solitude, tandis que le lieutenant Blueberry prend le visage familier de Jean-Paul Belmondo lors de certains portraits.
Mes félicitations, lieutenant ! Vous êtes sans doute l’officier le
plus indiscipliné, le plus négligé, et le plus entêté que j’aie jamais
connu, mais vous êtes aussi le plus efficace et le plus courageux !
Le rythme ne ralentit pas, le chemin du lieutenant Blueberry se perd sur de fausses pistes, l’éloigne et le rapproche de son objectif, le laisse manipulé par Quanah, terrible ennemi, et l’enjeu continue de se faire toujours plus pressant.
Paysages dépaysant et intrigue haletante,
la série continue de tenir ses promesses d’aventures.