Je tiens à préciser avant tout que je ne suis pas un lecteur de BD. Celle-ci est arrivée dans mes mains pour la seule raison qu'elle est une adaptation d'un livre que j'aime particulièrement. Mon avis est donc celui d'un non-connaisseur amoureux de l'oeuvre originale d'Alain Damasio.


Même sans être connaisseur, j'ai tout de même lu quelques adaptations de livres de fantasy qui me plaisent particulièrement (l'Assassin Royal et les Aventuriers de la Mer), et j'ai donc pu découvrir les risques liés à de tels projets. Je pars surtout du principe que la réussite d'une adaptation tient plus du respect de l'univers, de la philosophie de l'oeuvre, que du parfait copier/coller sur lequel on aurait ajouté des dessins (sans exagérer non plus sur les libertés prises dans le scénario). Et ce n'est pas Damasio qui me contredira, puisqu'il dit lui-même, dans la magnifique préface du Cosmos est mon Campement que "De toute façon, on ne juge pas la valeur d’une adaptation à sa fidélité au support original ; on la juge à la qualité de sa trahison".


C'est donc avec cette façon de voir les choses qu'il faut aborder cette BD. Eric Henninot n'a pas essayé d'être d'une fidélité parfaite au texte original, il fait même une entorse très osée. Mais l'univers est bien là ; le vent est bien là ; Golgoth et Caracole sont bien là. On ressent cette dureté, cette puissance dans la horde et dans le furvent, on ressent la difficulté de cette vie de contre. On distingue aussi, même si ça reste encore assez léger (ce n'est que la 1er tome), les caractères de chacun, ainsi que, très discrètement, les sentiments de certains d'entre eux. Il n'y a pas de doute, on est bien dans la Horde du Contrevent.


On pourra toujours râler contre le design de certains visages qui ne ressemblent pas forcément à ce qu'on pouvait imaginer (notamment Caracole, j'ai un peu de mal avec sa manière de le présenter), on pourra aussi regretter qu'on ne retrouve pas la puissance des mots de Damasio. Mais tout cela, on le savait, ce sont les spécificités intrinsèques à toute adaptation.


Eric Henninot a brillamment réussi à retranscrire l'univers de la Horde du Contrevent. Ce premier tome est très prometteur et, même s'il ne m'a pas transcendé comme le livre a su le faire (normal, ce n'est plus une découverte et les mots de Damasio ne sont plus là), il a réussi à me transporter à nouveau dans cet univers.

roifingolfin
8
Écrit par

Créée

le 24 nov. 2017

Critique lue 653 fois

4 j'aime

2 commentaires

roifingolfin

Écrit par

Critique lue 653 fois

4
2

D'autres avis sur Le Cosmos est mon campement - La Horde du Contrevent, tome 1

Du même critique

The House in Fata Morgana
roifingolfin
9

Une tragédie unique dans le genre du visual novel

Critique garantie 100% sans spoiler. Impossible de ne pas vous proposer ma critique de l’excellent visual novel The House in Fata Morgana. Impossible car j’ai parcouru cette œuvre plus longuement que...

le 18 mars 2019

29 j'aime

10

Kingdom Come: Deliverance
roifingolfin
9

L’immersion avec un grand I

Amateurs d’immersion, d’aventure et de réalisme, soyez les bienvenus. Si ces 3 mots vous parlent, alors Kingdom Come : Deliverance risque bien de vous faire chavirer comme il m’a fait chavirer...

le 3 janv. 2019

27 j'aime

36

Les Furtifs
roifingolfin
6

Une déception, mais des moments d'excellence

Après l’incroyable Horde du Contrevent, j’avais hâte de commencer Les Furtifs, le nouveau roman de Damasio. L’univers n’a rien à voir, car on est ici dans une SF quasiment contemporaine puisqu’on se...

le 2 janv. 2020

23 j'aime

4