Bien entendu, difficile de se faire un avis sur l'adaptation de l'une de nos œuvres préférées. Rien ne sera jamais assez parfait, jamais comme on l'avait imaginé, comme il faut... Il faut donc prendre en compte cette insatisfaction obligatoire lorsqu'on aborde l’œuvre dérivée et essayer de la détacher de l'originale, de la considérer comme œuvre à part entière.
Je ne pourrai jamais non plus avoir l'expérience de quelqu'un qui n'a pas lu le roman, jamais ne pourrai-je savoir si le propos est suffisamment clair, l'histoire et la présentation de l'univers suffisamment fluide en soi, puisque je connais l'originale par cœur.
Ceci étant :
- Je suis mitigé sur les dessins, mi-beaux, mi-brouillons. Les paysages sont pas mal, et l'auteur parvient à bien faire ressentir le vent, compte tenu du défi qu'il y a à représenter quelque chose d'invisible. Mais la moitié des personnages ont la même tête, notamment les plus importants, c'est vraiment rébarbatif et perturbant ! Caracole est le pire, censément un être malicieux, son costume est certes très beau mais quid de ce faciès de pierre tombale ?! De plus, dès qu'une tête est à l'arrière-plan, son visage disparaît. Choix esthétique ou limitation technique ? En tout cas je n'ai pas aimé.
De plus, il y a un parti pris fort et une grande inspiration esthétique dans les vêtements et accessoires, mais servi par un trait que je trouve souvent confus. - Le choix scénaristique dévie grandement de l’œuvre originale, ce qui provoque de prime abord un rejet de la part de l'adepte du roman que je suis, mais après tout pourquoi pas. Reste à justifier ce choix, et c'est loin d'être chose faite dans ce premier tome.
par exemple, quel intérêt de montrer l’absorption d'un vif, ou même un vif tout court, aussi tôt dans l'histoire ?
Expectative donc.
Il faut bien dire que j'ai été parcouru de quelques frissons en retrouvant la bande de contre, mais je pense que les textes - largement inspirés des dialogues originaux - y sont pour beaucoup.