L’immortalité est inutile : avoir vécu suffit

• Immortel ne signifie pas invulnérable !!


• J’ai bien saisi l’idée, Lanawyn. Vous, les Elfes, vivrez éternellement tant que personne ne vous blesse mortellement. Si vous étiez invulnérables, vous seriez les maîtres du monde.


• Devenir le maître de quoi que ce soit n’est pas dans notre nature. C’est plutôt dans celle des hommes. La tienne, ami Turin.


• Même si je conçois le caractère quasi-immuable de vos esprits. Par expérience, je sais que toute nature est corruptible, même celle d’un elfe. La perfection ne peut exister sans la force et la faiblesse. Sans la lumière et les ténèbres.


• Nous sommes d’accord.

Les Éditions Soleil sous la plume de Jean-Luc Istin proposent avec Elfes, tome 1 : Le Crystal des Elfes bleus, une première entrée dans le spectaculaire univers des Terres d'Arran. Une mise en bouche efficace autour d'une saga de bande dessinée très prolifiques immergeant le lecteur dans une série d'héroïc fantasy d'une richesse insoupçonnée, qui sera plus tard rejointe par des séries dérivées telles que Nains, Orcs & Gobelins, et Mages qui s'inscriront en parallèle de la série Elfes. Une épopée fantastique passionnante synthétisée par des tomes indépendants dans lesquels l'on va découvrir dans un premier temps à travers 5 récits, les 5 peuples elfiques : avec, les Efles Sylvains, les Elfes Blancs, les Elfes Noirs, les Semi-Elfes, et enfin celui qui nous intéresse aujourd'hui : les Elfes Bleus. Une franchise enrichissante d'une étonnante maturité où nous allons à mesure des histoires découvrir des récits fascinants dans lesquels l'on va explorer des contrées magnifiques, mais aussi les usages, les mythes, les coutumes et les cultures du peuple elfique.

En tant que premier tome de la série, Le Crystal des Elfes bleus est une belle entrée en matière dans les Terres d'Arran, en l'an de grâce 700 du calendrier Athéen. Une bande dessinée pleine d'imagination avec ses nombreuses contrées qui s'articulent autour d'un vaste territoire exaltant que l'on découvre à travers des yeux émerveillés, avec : l'archipel des Polanis au Sud du NodrËnn, le refuge d'Ennlya, la cité île Elsemur, la citadelle engloutie des eaux d'En-Naa'l, ou encore le Mahalal, terre des Orks. Un monde imaginatif séduisant doté d'une architecture rarement égalée que l'on doit aux avantageux dessins de Kyko Duarte, couplés aux alléchantes couleurs de Saito. Une technicité surprenante qui dès le premier volume frappe fort avec des vignettes avantageuses servies par la profondeur de ses plans au service d'une belle mise en scène offrant une ambiance visuelle vivifiante. Une qualité graphique merveilleuse (jusqu'aux traits des personnages) qui ne laisse rien au hasard, si ce n'est, un manque d'intensité et de démonstration dans la mise en forme des différentes confrontations. L'on comprend rapidement que l'heure n'est pas encore à l'épique mais à l'exploration.

Jean-Luc Istin propose une histoire dynamique captivante savamment construite autour d'un récit énigmatique scindée en deux arcs distincts entre celui de Vaalan, une jeune elfe bleue désignée par la mère-prophétesse pour devenir l'élue du pouvoir sacrée des eaux en traversant l'épreuve des Myst, et celui de la guerrière elfique Lanawyn, qui accompagnée de Turin (un humain), enquête sur l'extermination du peuple d'elfes bleus du refuge d'Ennlya. Deux récits avec ses diverses intrigues laissant les complexités se dévoiler petit à petit jusqu'à la réunification finale. Une histoire prenante bien ficelée autour d'un complot visant le Crystal des elfes bleus capable de contrôler les flots et de déclencher des ravages sans précédent, qui malheureusement s'appuie sur de rares confrontations avec des combats qui ne dépassent que rarement les deux cases, conduisant logiquement à une conclusion terriblement courte. J'ai été agréablement surpris par la relation entre Lanawyn et Turin. Le personnage de Turin est très mystérieux, on ne sait pas grand-chose de lui. Lanawyn est une elfe charismatique pleine de ressources qui regrettablement usera trop rarement de son arme. Une bande dessinée qui ruissèle de toutes sortes de créatures avec les Myst, les Orks, les ours polaires de traits et autres découvertes magiques et démoniaques offrant un bon moment de lecture.

CONCLUSION : ##

Le Crystal des Elfes bleus, des Éditions Soleil est une première entrée dans le fantastique imaginaire de Jean-Luc Istin qui livre avec les Terres d'Arran un univers d'heroic fantasy comme il en existe déjà, mais en dotant son récit d'un développement bien plus profond et accrue des différentes races, contrées, légendes et cultures composant cette enrichissante franchise. Un premier tome s'articulant autour de la découverte d'un monde encore inconnu qui va nous livrer une fable prometteuse par le biais d'un récit efficace s'articulant au travers de péripéties encore bien trop sages mais suffisamment attractives pour se laisser absorber par les pages.

Il était un début prometteur !

• Hé, Turin ?


• Oui, Gal…


• Tu sais pourquoi les Elfes sont immortels ?


• Non. Mais je sens que tu as une théorie !


• Parce qu’il faut l’éternité aux Hommes pour apprendre à les comprendre et ceci explique qu’on n’ait toujours rien compris les concernant. Sauf une chose, aujourd’hui même !


• Laquelle ?


• La petite Elfe bleue en pince pour toi, mon grand. Sauf que tu n’as pas l’éternité devant toi, tu sais. Oh que non ! Alors, si comme je le crois, tu as les mêmes sentiments pour elle. Il faudrait passer à l’étape suivante ! Conseil d’ami ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha !