le 21 févr. 2015
Six Feet Under au Far West !
Depuis des dizaines d’années, on se demande toujours comment les scénaristes arrivent encore à s’attaquer au genre western sans que la démarche ne soit vaine ou inutile. Si le cinéma nous gratifie...
Mise à jour de l'application et du site. On vous en dit plus ici.
Bonjour Messieurs ! Jonas Crow, pour vous servir, si vous dénichez du confédéré récalcitrant ou du hors-la-loi, je suis votre homme ! Plus besoin de s'épuiser à creuser la terre et à scier du cercueil. Vous télégraphiez à San Bernardino ou à Lancaster, et me voilà ! Et si vous tombez sur un gang ou une bande, faites-vous plaisir... Je vous fais une ristourne à partir de trois cadavres.
Les éditions Dargaud propose avec Undertaker tome 1 : Le mangeur d'or, un western signé du duo Ralph Meyer et Xavier Dorison, qui fait office de premier volume de ce qui s'annonce être une nouvelle vaste saga. Une bande-dessinée qui se définit par ses codes empruntés au western traditionnel made in Clint Eastwood, dans lequel l'on va retrouver ce qui fait le sel et l'identité du genre, avec un héros solitaire qui débarque dans une ville piteuse où règne une ambiance morne illustrée par une populace de crève-la-faim exploitée par un homme de pouvoir qui fait sa fortune avec les mines d'or qu'il exploite par la sueur des villageois miséreux qui sont à la botte d'escrocs et de shérifs corrompus. Malgré l'influence évidente de Pale Rider dans le caractère du récit, c'est dans sa mise en scène qu'Undertaker s'écarte des codes instaurés par ce dernier, avec une esthétique qui traduit le désir de mettre en avant un univers brutal et nihiliste parsemé de petits clins d'oeil d'humour garantissant un bon équilibre évitant au récit de pleinement basculer dans le morbide dramatique. Miséreux, abrupte, ascétique et baroque à la fois, bardé d'une ironie tranchante et d'un humour noir qui souligne avec cruauté et amertume l’absurdité et le désespoir de ce far west, Undertaker est à l'image de son héros : carabiné et jouissif.
L'originalité tient surtout dans son héros principal au passé sombre et mystérieux. Un croque-mort, du nom de Jonas Crow !
« GO TO HELL ! Mon corbillard, mes règles ! »
Jonas est un croque-mort solitaire qui à bord de son corbillard : ''Undertaker'', sillonne l'Ouest américain avec Jed son vautour, à la recherche d'un steak à gagner. Pardon, de deux steaks ! Un homme ténébreux qui de par sa profession s'attire l'empathie de la populace qui voit en sa venue malchance et sinistre (ce qui n'est pas totalement faux). Jonas qui n'est nul autre que Lance Strickland, l'homme le plus recherché du pays avec 36 meurtres à son actif en tant qu'ancien sharpshooter (régiment de tireurs d'élite de l'Union), et dont la tête est mise à prix à 25000 dollars. Une forte personnalité aux nombreuses punchlines piquantes qui prêtent souvent serment sur la Bible à travers des versés détournés qui font sens. Un cowboy atypique qui n'a rien du héros classique avec une allure mortifère mais enjouée qui masque une mystérieuse figure fantomatique qu'il cache derrière une attitude détachée appuyée par un humour noir à faire sursauter les morts. Jonas Crow est une véritable attraction à la gâchette redoutable et au sens des affaires émérites qui se figure être l'intérêt principal de cette bande dessinée. Une figure emblématique en devenir d'être culte !
Dieu a dit : « tu laisseras ton prochain faire ses conneries tant que c'est avec son blé et son cul » ; Saint-Jean aux New-Yorkais.
Un western qui à défaut d'être spectaculaire compense par l'attractivité de son personnage et par son rythme appréciable qui prend son temps pour poser les bases d'un récit qui s'achèvera sur une explosion de violence. Le visuel de Caroline Delabie et de Ralph Meyer fait recette, par le biais d'un graphisme réussi qui sans être exceptionnel offre un bon rendu avec une colorisation appréciable de couleur jaune-brun et jaune-rouge offrant un aspect crépusculaire appréciable. Une conduite de couleur innovante qui s'illustre par une lueur d'ambiance solaire désertique, un rayonnement de feu transperçant la noirceur des ténèbres, ou encore par une faible source de lumière tamisée due au confinement calfeutrer de certaines habitations et autres commerces qui sont voilés d'un filtre brumeux. En bref, une colorimétrie autour d'un jeu d'ombres efficace ! Les traits des personnages sont estimables, les costumes notables, les décors floues, mais tout cela manque un peu de caractères. On aurait également apprécié un peu plus de folies dans la mise en scène des vignettes.
Le trio Caroline Delabie, Ralph Meyer et Xavier Dorison par les éditions Dargaud proposent avec Undertaker tome 1 : Le mangeur d'or, une nouvelle entrée dans le western de la bande-dessinée avec un personnage principal atypique qui illustre subtilement la gravité de son contraste de l'Ouest. Un far west qui obéit à des règles rigoureuses véhiculées par des principes moraux implacables, que l'ironie cinglant de notre cher croque-mort vient nuancer. Undertaker pose les bases de ce qui fera le sel de cette saga en s'imprégnant d'une mouvance Pale Rider bienvenue.
Un premier tome qui à défaut d'apporter une conclusion à cette première histoire offre une bonne porte d'accès à ce western.
Mon analyse que vous pouvez retrouver sur ma chaîne YouTube spécialement dédiée aux westerns : https://www.youtube.com/watch?v=qOwwIIgzb_A
« Même pour tout l'or du monde, tu n'enverras pas tes gosses crever comme des cons en creusant des trous à rats. »
Saint Paul aux Californiens.
Chapitre 4, verset 2.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Classement du meilleur au pire de toutes les bandes dessinées et « Undertaker » : classement du meilleur au pire des albums de la saga
Créée
le 3 janv. 2024
Critique lue 403 fois
le 21 févr. 2015
Depuis des dizaines d’années, on se demande toujours comment les scénaristes arrivent encore à s’attaquer au genre western sans que la démarche ne soit vaine ou inutile. Si le cinéma nous gratifie...
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