Au troisième tome, la mythologie est désormais bien en place : on connaît les personnages, on adhère à leur quête, on spécule sur les détails restés dans le flou, bref, on est dans ses pantoufles. Heureusement, le scénario sait rebondir pour asseoir encore les réputations tout en introduisant une autre figure quasiment divine, un chasseur comme le cinéma de genre en regorge, une sorte de Prédator aristocratique, invincible, légendaire, le Rige. The Rige. Indétrônable limier qui ne manque jamais sa cible. Vraiment ? Quel lien l'unit donc au Chevalier Bragon, notre héros à nous qu'on a connu avant donc qu'on préfère ? Voilà un épisode riche en rebondissements, au même titre que les précédents, dont la narration s'est grandement épurée et dont le dessin continue à s'affirmer, cette fois dans des motifs végétaux du plus bel effet, après les vieilles pierres du 2ème épisode. En arrière-plan, la princesse-sorcière Mara continue à tirer discrètement les ficelles, tandis que sa sculpturale fille a l'occasion de montrer un peu plus de son caractère... On s'achemine vers la révélation dont je me souviens, des années plus tard, et dont je réalise qu'elle était annoncée avec doigté depuis un bon moment. C'est toujours plaisant de s'abandonner à un conteur de talent...