Je dois dire qu'en voyant la couverture de l'album (sachant que je n'ai pas gardé de souvenir de cet album), je me suis dit que ça allait être mauvais ; encore un album où il ne se passe rien, où Cauvin préfère parler de petites choses sans importance et où il minimise les conflits.

Et bien j'ai été surpris. Finalement il se passe des choses intéressantes : des sudistes qui tentent de s'emparer du poste. Un véritable champ de bataille se créée avec ce que cela importe de stratégie, le tout à moindre échelle que d'habitude. Malheureusement, Cauvin pollue un peu trop son récit avec un parallélisme peu intéressant. L'idée était d'alléger l'histoire en y insufflant quelques gags, mais les gags sont beaucoup trop présents et dérangent le combat. Enfin, je suis déçu par la conclusion. juste quand on est en plein climax d'une rare efficacité, juste quand Cauvin peut basculer dans une forme de réalisme proche de Blueberry, il retombe dans les code du journal Spirou, et délivre ainsi une fin aussi drôle que facile et naïve, prenant le lecteur pour un con. Pourquoi avoir peur de faire des choses plus sérieuses? Pourquoi avoir peur de montrer des morts? C'aurait été l'occasion pour Cauvin de donner un nouveau souffle à sa série, mais il préfère être un planqué et rester gentil. Dommage.

Graphiquement, les personnages sont marrants, bien dessinés. Le lieu ne permet pas à Lambil de varier ses décors par rapport à ce qu'il fait d'habitude, mais au moin sil y a des femmes et des enfants à dessiner en plus. De même, on s'y retrouve dans les différentes parties de ce lieu. Le découpage est comme d'habitude, efficace mais pas très original. Les gags fonctionnent visuellement, il est juste regrettable que la partie accouchement prenne autant de place par rapport à l'invasion sudiste.

Bref, un album qui partait comme une excellente surprise, mais qui finit lamentablement ; on sent trop que le public jeune de cette saga empêche Cauvin de faire pour le mieux (encore que je suis sûr que le jeune lectorat n'aurait rien contre l'idée de voir de vrais massacres).
Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 1 avr. 2013

Critique lue 271 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 271 fois

D'autres avis sur Les Planqués - Les Tuniques bleues, tome 38

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55