Mises en abyme
La qualification de "roman graphique" n'a jamais été aussi adaptée. En effet, la narration associe, comme dans un roman, de nombreux thèmes et plusieurs histoires qui se superposent, dans une...
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le 30 août 2018
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Le second tome étant enfin paru en Belgique, je l'ai acheté. Mais j'ai mis un peu de temps avant de le lire. Et quand j'ai voulu m'y mettre, je me suis rendu compte que j'avais assez peu de souvenirs du premier tome. Je l'ai donc relu.
Et bien, le moins que je puisse dire, c'est que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le bouquin. L'intrigue est hyper éparpillée. En soi, pas un souci, j'aime bien quand le quotidien prend le dessus, surtout que le personnage principal (probablement une projection de l'enfance de l'auteure) est passionnante en soi. Le souci, c'est que c'est un texte imbuvable : trop de mots, de phrases, sans que l'auteure ne soit particulièrement douée pour tourner ses phrases. C'est lisible, hein, mais c'est loin d 'être passionnant. Quant à l'intrigue policière, on n'est pas du tout dans le quotidien, et ça va un peu trop loin ; en plus, de par cette narration particulière, y a plein de choses qui sont vite balancées, jamais vraiment explorées.
Le concept de cahier ne prend pas non plus. C'est sympa au début, mais on se demande au bout d'un moment pourquoi ? Est-ce un carnet parce que l'héroïne y compile ses impressions, ses théories (puisque tout est à la première personne). Ok, pourquoi pas ? Mais alors pourquoi y a pas des vrais trucs de carnet : des tâches, des gribouillages, des fautes, des pages abîmées, ... il y avait tant à faire et rien n'a été fait, au final, on s'en fiche complétement du côté cahier d'école, c'est juste un artifice gratuit.
Le graphisme me laisse perplexe. D'un côté, quelques sublimes portraits, de l'autre des séquences plus BD très rudimentaires pour ne pas dire moches. Sans oublier le côté figé de la mise en scène, il n'y a que très peu de jeux scéniques, donc une caméra plus libre pour capter les mouvements ; au lieu de ça, du profil, du face, du un peu de biais, mais pas vraiment de mise en planche de BD. Et à nouveau je n'arrive pas à trouver une bonne justification à cela. Et c'est râlant d'avoir une mise en scène si figée quand l'auteure semble capable de produire de superbes illustrations.
Bref, c'est un pavé, c'est long, c'est lourd, c'est souvent à contre coeur que je l'ouvrais le soir avant de m'endormir, hélas. D'ailleurs là je ne me sens pas capable d'enchaîner directement avec la suite, je vais d'abord finir un roman.
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Ancienne note : 7/10
C'est sympathique. Sans plus.
L'intrigue pose problème : l'auteure part dans trop de directions différentes, certaines parties sont sous-exploitées et puis on s'y perd aussi un peu dans tout ça. Tant dans le mélange de ces intrigues (heureusement il n'y a pas beaucoup de personnages sinon on ne saurait plus qui est qui, c'est déjà parfois limite avec les perso secondaires) mais aussi dans la manière de raconter page par page (une mise en page improvisée, forcément ça explique pourquoi on ne sait pas toujours quoi lire en premier). La surabondance de texte ennuie parfois, surtout que ce n'est pas forcément toujours frais, c'est parfois redondant. Je n'ai pas trop compris d'où venait le fil conducteur 'Victor', introduit tardivement avec beaucoup de tension alors qu'on s'en fout en fait... Si bien que l'effet cliffhangersque ne m'a absolument pas touché. Les poses dans le récit avec les couvertures de magazines sont chouettes, mais il se passe tellement de choses dans le récit que ça fait trop ; ça aurait mieux fonctionné avec une ou deux sous-intrigues en moins.
Le graphisme est plaisant. Pas du tout fan de l'aspect journal intime car ça n'en est tout simplement pas un ; la forme me paraît donc un peu gratuite car pas exploitée au niveau du fond. Le coup de bic est plutôt agréable, les portraits et couvertures sont souvent magnifiques. Les autres dessins, concernant la narration et l'action, sont nettement moins efficaces, on sent un peu plus les limites de l'auteure. L'avantage de ce style plus lâché, c'est d'aérer un peu le récit, n'empêche que même pour un dessin moins léché, je trouve que ça manque de rigueur; que certaines attitudes sont moches. Ceci étant dit, on sent aussi que la fameuse Anka est dessinée d'après plusieurs portraits différents ; s'il n'y avait pas la couleur bleue qui la caractérise ainsi que son grain de beauté, on ne la reconnaîtrait pas forcément). Le jeu de lumière est superbe, on a droit à des nuances de couleurs très efficaces et au rendu très agréable. Ce qui est curieux aussi, c'est qu'on sent après la moitié de l'album que l'auteure ne parvient plus trop à se démarquer de la mise en page plus traditionnelle, c'est-à-dire avec des cases, et j'avoue que je ne comprends pas pourquoi (autrement dit, il y a de plus en plus de cases typiques de la BD au fil de la lecture).
Bref, l'intrigue est faible (on trouve plein de choses un peu pèles-mêles) mais le graphisme est plaisant (sauf pour le concept de journal intime qui n'est que trop faiblement exploité - on retiendra essentiellement les perforations servant le dessin de temps en temps mais c'est vite redondant).
Créée
le 2 avr. 2019
Modifiée
le 6 sept. 2025
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le 30 août 2018
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