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Flaurent Maudoux ce putain de génie.


Ça commence doucement : nos héros réalisent une étude sociologique qui les amène à constater le peu de taux de réussite à la sortie de leur école, caricaturant la réalité de manière rigolote et grinçante. Ensuite tu apprends que leur académie pourrait fermer par manque d'ancienneté, et que sauver leur académie repose sur la recherche de paperasse. Puis certains élèves exploitent les plans de fin du monde mis en place dans le tome 2, afin de faire de l'attaque d'un LEGO géant un coup médiatique fort. Tout semble avancer normalement, et là... BOUM. Après des pages soudainement absolument splendides, tu te retrouves dans un putain de flash-forward où tu comprends, de prime abord rien à ce qui se passe, tellement l'histoire avait pas du tout l'air de partir dans cette direction.


Et alors là ça devient un festival de talent : les éléments scénaristiques nous parviennent de manière très progressive, ce qui crée un rythme assez lent mais hypnotique, avec des pointes de rapidité de plus en plus marquées. D'ailleurs, l'action n'a jamais été aussi lisible que dans ce tome, un des rares défauts qui persistaient dans le tome 4. C'est que le cadrage est LE MEILLEUR CADRAGE DE BANDE-DESSINÉE QUE J'AI JAMAIS VU


LE MEC IL UTILISE QUASIMENT TOUTES LES TECHNIQUES DE MISE EN SCÈNE POSSIBLES EN BANDE-DESSINÉE, AVEC DES PLANS LARGES HYPER DÉTAILLÉS, DES GROS ¨PLANS HYPER EXPRESSIFS, DES DÉ-BULLAGES DANS TOUS LES SENS VOIRE DES PLANS À L'ENVERS, DE LA PUTAIN DE MISE AU POINT, DES PLONGÉES ET CONTRE-PLONGÉES, DES SYMBOLISMES DANS TOUS LES SENS, CE MEC MET EN SCÈNE COMME ON RAFFINE DE L'OR.


Cette multiplicité des cadrages reflète aussi tout ce que j'adore dans l’œuvre : la destruction des clivages culturels. Les inspirations viennent autant de la Culture que de la "sous"-culture, une distinction que j'abhorre et que l'auteur adore détruire. Maudoux mélange allègrement les mythologies, Freud, Star Wars, Matrix, l'Histoire (notamment les guerres mondiales), les théories complotistes ou encore le conte, avec le symbolisme du Petit Chaperon Rouge mis en place quelque tomes auparavant, avec une pointe de film d'espionnage, d'histoire à twist, de fantasy à l'univers complexe et bien sûr de série Z nanardesque comme d'hab.


D'ailleurs, l'univers et les personnages sont développés de manière superbe, et ce tome est bien plus bavard que ses prédécesseurs niveau texte, sans que ça n'altère l'immersion et l'investissement dans l'histoire.


Il faut que vous lisiez Freak's Squeele. C'est un style graphique impeccable, mêlé à des thèmes et personnages de plus en plus développés et complexes, un excellent moyen de vous émerveiller, de rire, de réfléchir, de vous émouvoir.

Naskor
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le 26 nov. 2016

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