Il s'appelle Yorick Brown et il est le dernier homme sur Terre. Il ne sait pas pourquoi, mais lui et son singe capucin (Esperluette / Ampersand) sont les derniers porteurs du chromosome Y sur la planète. Un monde sans hommes, c'est un monde où la plupart des religions n'ont plus de représentants. Où il n'y a plus de pilotes d'avion. Où la plupart des politiciens sont morts. Et où la majorité des armées du monde sont complètement détruites (mais pas toutes...) et où toutes les espèces animales sont en danger d'extinction imminent.

À partir de ce pitch audacieux, Brian K. Vaughan ne laisse pas retomber la mayonnaise. L'intrigue est découpée en de multiples arcs narratifs tous remarquablement écrits et jamais inutiles. Le monde post-androcide n'est pas le monde pacifié que l'on aurait pu imaginer, loin de là. Entre les filles des Amazones, un groupe de féministes extrémistes, des généticiens, l'armée israélienne et des agents secrets, Yorick sera bien entouré. Pris entre mille feux, la seule chose que lui veut faire c'est retrouver sa petite amie, Beth qu'il compte demander en mariage et qui se trouve à l'autre bout du monde.

J'ai adoré la série pour plusieurs raisons. D'abord, les dialogues sont bien écrits, ce n'est jamais mièvre, souvent drôle et il y a des rebondissements constants et jamais ridicules. Oui, si vous lisez Y le Dernier Homme, vous aurez des réponses à toutes vos questions. La série propose aussi sa propre déconstruction à travers des arcs isolés qui sont autant de rafraîchissantes pauses dans une narration enlevée qui ne cesse jamais d'avancer. La série est aussi une mine de références qui l'élèvent encore un peu plus au dessus du lot.

Le seul reproche que l'on pourrait faire à cette série, ce sont les dessins. Ils sont toujours relativement réussis (mais un peu fades) mais les dessinateurs changent, ce qui nuit à l'unité du tout (mais est consubstantiel du genre des comics). On fait finalement complètement abstraction de la chose.

Bref, une bande dessinée dont l'excellente réputation n'est pas surfaite et dont on sent (et c'est tellement rare de nos jours) qu'elle a été pensée du début jusqu'à la fin. Un travail fantastique, mature et intelligent.
Hameçon
9
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le 29 janv. 2013

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Hameçon

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