C'est fort.
Ce qui surprend, c'est que autant par le scénario que le dessin, on a l'impression d'être face à un truc léger pour gosses, du moins au début, avec, on suppose, des entités Yokaï pour le côté fantastique, des créatures qui devraient revenir plus tard pour plus d'action peut-être?
Et puis en fait non. Ces 'monstres' font juste partie du monde, on ne sait pas trop si ils sont vrais ou juste dans l'imagination des personnages, mais c'est intéressant. Mais plus fort encor,e c'est qu'en fait, les Yokaïs ne font pas diversion pour éviter d'aborder certains sujets, comme le deuil ou le fait qu'une petite fille puisse être vendue pour devenir Geisha. Ainsi donc, l'enfant héros du récit découvre tout cela et apprend à gérer avec ses émotions. Mais ça reste une BD conseillée aux jeunes, parce que justement, ça leur permet de découvrir qu'ils devront eux aussi gérer leurs émotions face à l'adversité, face aux injustices de la vie.
En tous cas, tout ce parcours est riche et l'on comprend à la fin que le jeune garçon évolue, arrête de jouer à la guerre mais préfère adopter d'autres passions, participer à des jeux plus positifs. C'est touchant. Sans parler cette relation père-fils, un père loin d'être parfait, qui cache à peine ses envies d'aller voir ailleurs.
Le graphisme est plaisant. Les décors sont relativement simples, parfois un peu plus élaborés, par un ou deux assistants, mais on est loin des machines industrielles actuelles avec des tas de décors ultra réalistes. Les personnages sont dessinés avec certains défauts graphiques, mais là aussi, finalement, je préfère ce dessin un peu maladroit aux mangas contemporains qui sont parfaits graphiquement (parfaits mais en fait tous pareils). Le découpage est efficace, la mise en page est sobre.
Bref, très chouette BD, j'ai même un peu pleuré à la fin, chose rare avec une œuvre du 9ème art.