L'histoire d'un sexe
Petite BD que je me suis offert après avoir appris que j'allais avoir plus d'heures en tant que prof cette année. Je ne connais pas très bien Tripp mais j'aime bien les premiers tomes de "Magasin...
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le 28 sept. 2017
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BD franco-belge de Jean-Louis Tripp (2017)
Petite BD que je me suis offert après avoir appris que j'allais avoir plus d'heures en tant que prof cette année. Je ne connais pas très bien Tripp mais j'aime bien les premiers tomes de "Magasin Général". Je me suis donc dit que c'était l'occasion de faire plus ample connaissance. En le feuilletant en librairie j'avoue m'être dit : "houla, mais il continue de faire du Loisel en fait... et puis c'est pas très joli-joli ces pages, y a trop de traits !". Mais en même temps j'étais super curieux de l'histoire : du sexe du sexe et encore du sexe (le même jour, j'ai acheté "Une histoire du sexe"). En fait, cela fait deux, peut-être même trois ans que je planche sur un projet autobiographique qui traite du sexe. Alors bon, même si le scénar est bouclé, que j'ai commencé le dessin, toute référence reste bonne à prendre. Et tout simplement, voir ce que d'autres auteurs ont pu faire sur le sujet est intéressant, surtout qu'ici nous ne touchons pas aux mêmes thèmes, donc ça me réconforte. Et enfin il y a le côté voyeuriste : j'aime discuter avec les gens de leur pratique sexuelle. C'est un sujet que les gens n'aiment pas trop aborder alors qu'il y a tant de choses à dire et que le partage peut tellement être utile. Donc voilà comment j'en suis venu à acheter cet album. Et si vous voulez tout savoir, à la base, j'étais passé par cette librairie seulement pour y déposer des exemplaires de ma BD "Home Sweet Home" et ainsi préparer une future séance de dédicaces.
C'est vraiment très bon. La structure part en vrille sur la fin, l'auteur semblant ne plus trop assumer la chronologie des faits, sans doute pour amener des thèmes plus importants et ainsi donner une sensation de 'fin de l'épisode'. C'est un peu dommage : je ne sais pas combien de pages il reste à consacrer à Caroline, mais peut-être qu'il aurait simplement pu se focaliser sur elle pour ce premier tome. Pour le reste, les 2/3 du bouquin, c'est vraiment génial. L'auteur fait preuve d'humour et d'auto-dérision dans cette confession brûlante. C'est beau aussi, parce que c'est honnête. Et même quand ça part dans une conversation philosophique sur la prostitution, c'est intéressant alors que je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qui est dit (dans ce dialogue, les protagonistes ignorent totalement la prostitution masculine, et je trouve ça dommage de réduire la prostitution féminine par un non consentement de la femme, c'est du moins ce que j'ai cru retenir de ce court chapitre et de cet échange). C'est donc toujours intéressant parce que Tripp sait raconter, sait partager son point de vue et jamais il n'impose quoi que ce soit à ses lecteurs. C'est juste son p'tit bonhomme de chemin.
Graphiquement, je trouve encore qu'il y a trop de traits par moment. Mais c'est tellement chouette à suivre qu'on s'en fout, en fait. Et puis il dessine quand même super bien : les personnages, les expressions faciales et corporelles sont bien rendues. Les cadrages sont bien pensés aussi, au point qu'on oublie que la majeure partie des pages sont construites en gaufrier (je m'en suis rendu compte arrivé à la moitié). Le découpage est très efficace, dynamique ; il y a un côté cinématographique, pas aussi poussé que chez Loisel, mais qui reste ici. Sa mise en page est intéressante : il gère bien ses planches, n'hésite pas à donner de la place à certaines vignettes/idées plus importantes. Et sur la fin il se permet même plus d'audace en laissant plus de place au blanc. On trouve pas mal de bonnes idées visuelles (et narratives), comme les différents alter-ego de l'artiste (des trucs que j'apprécie moi-même et emploie fréquemment dans mes BD, alors forcément...). Le lavis fonctionne assez bien aussi et aide en partie à faire oublier les traits inutiles. Au début, ça s'apparente plus à une forme de coloriage ou de remplissage, mais lors de certaines séquences, Tripp parvient à mettre en place des ambiances très particulières. Et puis les instants orgasmiques n'auraient pas la même intensité sans ce travail de grisé.
Bref, si ce n'est la fin qui part un peu en vrille, j'aime profondément cet album (jamais je ne parviendrai à un résultat aussi satisfaisant avec ma BD, mais ça ne m'empêchera pas de la terminer) et j'attends la suite avec beaucoup d'impatience.
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le 28 sept. 2017
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le 28 sept. 2017
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À lire avec pas mal d'extraits sur : https://branchesculture.com/2017/10/09/extases-tome-1-jean-louis-tripp-roman-graphique-sexe-experience-nudite-universel/ Extases, c’est un joyau. On peut...
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