Quelle vie on mène quand on a huit ans

• Dis, 'Pa pourquoi tu ne ressembles pas à Rambo ?


• Rambo ? Qui c'est celui-là ?


• Un type qui joue au cinéma, grand, beau et fort, avec des muscles partout, partout... Là ! Et là ! Et là ! Qu'est-ce que je serais fier si mon papa s'appelait Rambo !


• Tu as quelque chose contre Robert Dupont ? Dis ?


• Oh nooon !


• Heureux de te l'entendre dire ! Parce que si tu es de ce monde, ce n'est pas grâce à tous les muscles de Mambo !


• Rambo !


• Rambo... Mais aux miens !


• Oui, je suis au monde, mais tout frêle et tout chétif comme... comme...


• Comme moi. Non mais vas-y, ose le dire !


• J'le dis pas ! Et d'abord, même Tarzan il est plus fort que toi !


• Ça t'aurait fait plaisir d'avoir Chita comme petite sœur fils de nave !


• Qu'est-ce qui se passe ?


• Il se passe que ton fils préfère le genre Rambo-Tarzan au style Robert, son propre père ! Ah, elle est belle, la jeunesse !

Cédric tome 1 : Premières classes, des éditions Dupuis est le premier volume d'une franchise Belge portée par la plume de Raoul Cauvin, qui dresse des petites histoires pleines de bons sentiments qui ont le mérite de se suivre en tenant compte de ce qui se passe en amont, et qui pose ici un véritable démarrage en présentant Cédric Dupont comme le nouvel élève arrivant. Une première bande dessinée qui présente 9 minis histoires intitulées : Carpette spatiale (ma préférée de l'album), Cœur blessé, Nuit chaude à Paname, Des mômes en pétard, Ça n'arrive pas qu'aux autres, L'église au milieu du village, Rambo et moi, La fin justifie les moyens et Chanson à boire. Des intrigues amusantes avec une première aventure qui dresse les présentations entre Cédric et Christian qui rapidement va devenir son meilleur ami. Une première rencontre dans le mensonge, où Cédric va mentir quant à la profession de son père qu'il présente comme un astronaute alors qu'il est en réalité un vendeur de tapis. Un mensonge qu'il partage avec son grand-père qui en pleure de rire et qui direct transmet le sourire au lecteur. Un démarrage très sympathique qui pose d'emblée de jeu la force des dessins de Laudec, qui certes sont encore brouillons avec des visages pas encore pleinement défini, mais qui ont la puissance de propager sans aucun mal l'hilarité par les fous rires pleines dents des personnages qui souvent en pleurent au point de s'écrouler à terre.

Situé en 1987, le récit présente des histoires amusantes en adéquation avec son époque, ce qui fait qu'on peut y voir un professeur mettre la fessée à un élève, un carnet de notes avec la matière '' religion '', ou encore des clins d'œil sympathiques avec Rambo, Louis de Funès et même Les Aristochats. Les gags de Cédric sont drôles mais il ne serait rien sans son irrévérencieux et espiègle grand-père : " Jules Boudinet ", à l'origine d'éclats de rires magistraux avec des vieilles expressions comme « sacrévindjiu », et qui se livre à des moments de tension toutes plus plaisantes les unes des autres avec sa fille : " Marie-Rose ", mère au foyer et son gendre : " Robert ", vendeur de carpettes... pardon de tapis, avec qui il ne s'entend pas du tout. Les parents de Cédric ainsi que son pépé sont à l'image d'une vieille famille française qu'on prend beaucoup de plaisir à suivre. L'on découvre également la vie d'école mouvementé de Cédric avec ses amis Christian et Valérie, mais aussi son rival, Nicolas d'Aulnay, sans oublier les professeurs. Mademoiselle Nelly, l'institutrice de Cédric (son premier amour), qui regrette la belle époque où tous religieux portaient la soutane, monsieur le Vicaire, monsieur Olivier ou encore Gérard Lemaire, psychologue de l'établissement scolaire qui va vivre une première expérience difficile face au père de Cédric qu'il va accuser à tort de violence conjugale.

CONCLUSION :

Cédric tome 1 : Premières classes, est une première entrée en scène efficace pour cette franchise humoristique, qui présente des personnages hilarants pour des minis histoires appréciables à travers des dessins encore frêles mais qui ont déjà la force de transmission dans le domaine du fou rire. Les premiers gags d'un personnage atypique symbole des pitreries d'un enfant de huit ans en adéquation avec une vieille France des années 80 qui me parle beaucoup.

Une douce fibre nostalgique que l'on traverse avec un grand sourire.

• Vas-y Cédric ! Je t'écoute...


• Ben voilà ! ... Et alors il m'a dit que son papa à lui, ben, il était agent secret ! Puis il m'a demandé ce que toi tu faisais... Alors moi, je lui ai répondu...


• ASTRO QUOI !


• Astronaute !


• Mff Mfrrrrr Fffrr Ffffr OUAAAHAHAHAHAHA ! Koff Koff Eueeerk Koff Koff


• Papa !


• Mais... Mais pourquoi ne lui as-tu pas dit que je vendais des tapis ! Il n'y a pas de honte à ça ?


• Ben... Je n'ai pas osé ! Tu... Tu sais, entre vendre des carpettes et être agent secret...