Avec ce troisième volume, Promethea poursuit sa mue en fresque ésotérique totale. Alan Moore pousse plus loin encore son ambition première : faire de son héroïne non pas une simple super-héroïne, mais un véhicule narratif pour explorer l’imaginaire, la magie et la structure même des mythes. Sophie Bangs, désormais plus assurée dans son rôle, traverse ici un parcours initiatique où chaque étape correspond à une réflexion sur la création, la perception ou le pouvoir des symboles.
J.H. Williams III, lui, atteint un niveau de virtuosité qui confine à l’hypnose. Les doubles pages explosent en trouvailles graphiques, les styles changent en fonction des mondes traversés et la mise en scène semble parfois se déployer en quatre dimensions. Rarement un comics mainstream aura tenté — et réussi — autant d’audace formelle sans perdre son lecteur.
Le volume souffre parfois d’une densité presque intimidante : Moore enseigne autant qu’il raconte, et certaines séquences ressemblent à des cours de mystique hermétique. Mais cette surcharge est aussi la signature de Promethea : une œuvre qui ne veut jamais choisir entre la fiction, la poésie et le traité de magie, et qui s’envole précisément parce qu’elle refuse ces frontières.
Résumé
Un volume éblouissant, foisonnant, parfois exigeant, mais toujours captivant.
✨ Une ascension mystique qui transforme chaque page en expérience sensorielle.