Tomes 7-14 bis (Ma vraie note 6,5/10)

Beaucoup disent que QRN sur Bretzelburg est un très bon mélange entre Le Dictateur et le champignon et Le Prisonnier du bouddha.

Est-ce le cas? Penchons-nous sur cette aventure de Spirou et Fantasio en détails.

Tout commence par ce cher marsupilami se mettant involontairement une espèce de puce-radio impossible à éteindre. Voilà donc nos deux héros obligés de subir les programmes ne s'arrêtant jamais aussi bien le jour que la nuit.

Cependant, cette amorce hilarante digne d'un gag de Gaston Lagaffe cesse rapidement pour nous plonger dans une histoire bien plus épique.

Pris pour un animateur radio potentiellement inventeur d'une technologie exceptionnelle semblable à celle de la puce-radio pouvant être utilisée à des fins militaires, Fantasio est enlevé par des armées bretzelburgeoises. Evidemment, Spirou n'hésite pas un seul instant à partir le sauver en étant accompagné par Switch, l'homme qui était censé se faire enlever.

À partir de l'arrivée à Bretzelburg, Spirou, aussi bien que le lecteur, se retrouve englouti dans une dictature ressemblant à un mélange entre le nazisme et l'URSS où la population subit des rationnements, sont exploités et/ou arrêtés par des militaires plus qu'antipathiques sans raison valable ou encore sont tellement pauvres qu'ils en sont réduits à porter des papiers journaux en guise de vêtements.

De plus, les armées du pays sont prêtes à tout pour obtenir des moyens financiers et des papiers signés pour se préparer à de potentielles guerres meurtrières.

Alors oui, tout comme dans Le Dictateur et le champignon, QRN sur Bretzelburg a un propos anti-guerre ainsi qu'une critique des dictatures. De plus, il y a également un meneur dangereux à mettre hors d'état de nuire. Et comme dans Le Prisonnier du bouddha, QRN sur Bretzelburg a un propos anti-militariste, anti-dictature et c'est une aventure dans laquelle il faut sauver un potentiel scientifique exploité.

Cependant QRN sur Bretzelburg n'a ni l'ambiance angoissante de Le Prisonnier du bouddha, ni l'adversaire charismatique et dangereux de Le Dictateur et le champignon. En effet, les armées ne sont pas menaçantes n'existant que pour être tournées en ridicule ou se disputer comme des enfants et les abus de la dictature oppressante sont traités à la blague.

Résultat, QRN sur Bretzelburg semble avoir en permanence le c*l entre deux chaises ne sachant pas quel registre choisir pour raconter son récit ou encore mettre en scène ses personnages.

Entre un Spirou ne pouvant compter que sur lui-même car envahi par un Switch peureux et geignard ne faisant que le retarder ou un Fantasio réduit au rôle de damoiseau en détresse n'étant là que pour le gag...

...l'album ne peut pas se vanter d'être l'aventure la plus aboutie de Spirou et Fantasio.

Cependant, QRN sur Bretzelburg n'est pas déplaisant pour autant. S'il est dommage que l'humour ait prit le pas sur l'aspect aventure de la BD, il ne faut pas nier que cet album vaut largement la lecture de cet album.

Certains peuvent ne pas apprécier le fait qu'il n'y ait pas de réel méchant défini les ennemis étant, en grande partie, des militaires sans personnalité. Ceci dit, cet aspect est intéressant car cela souligne bien l'aspect masse informe obéissante en permanence y compris pour les ordres abjects au prix de toute perte d'humanité.

Autre chose de très intéressant, le fait que, dans cette histoire, il n'y ai aucun champignon salvateur de situations, ce qui oblige les héros à affronter les militaires face à face.

En gros, QRN sur Bretzelburg fait juste le strict nécessaire pour être une aventure acceptable.

On sent de plus en plus la lassitude de Franquin ne s'intéressant plus aux aventures de Spirou qui préférerait écrire et dessiner des mini-histoires basées sur l'humour avant tout. Ou plus clairement, qui préférerait se consacrer exclusivement à Gaston Lagaffe.