• Mon pantalon !?... Où diable est mon pantalon ?...

  • Ne te fatigue pas !... Personne ne va te répondre ici !... Ces gens semblent plutôt effrayés... Mon impression, c'est qu'il nous prennent pour quelqu'un d'autre !...

  • J'exige comme restitue tout de suite mon pantalon !... Ça c'est un outrage à ma pudeur !...




Des adieux qui arrivent trop tôt



Après Amargo tome 1 : « Le Bal des vautours », l’auteur espagnol Victor De La Fuente, vient clôturer ce "diptyque" avec Amargo tome 2 : « Requiem pour un juge ». En tant que dessinateur et scénariste, De La Fuente, vient précipitamment mettre un point final aux aventures de son cowboy moustachu enlevé et élevé par les apaches, « Amargo ». Une finalité bien trop soudaine qui laisse le lecteur orphelin d'une petite saga qui avait le potentiel pour durer et s'étendre sur de nombreux tomes. Une cessation qui survient suite à un conflit entre De La Fuente et la maison d'édition Hachette. Terminer Amargo ! Que retenir de cette petite licence, qui n'a certes ni le génie, ni la profondeur d'un "Blueberry" de Jean-Michel Charlier et de Jean Giraud, mais possède malgré tout une identité visuelle propre à l'auteur espagnol, qui nous laisse un terrible sentiment de frustration et de gâchis. Si Amargo ne révolutionne pas le concept avec sa posture classique se contentant de suivre les grandes lignes usuelles consacrées au genre, il reste néanmoins un western solide qui porte l'empreinte si particulière de son auteur. Un travail qui ne sera pour ce diptyque jamais apprécié ni reconnu à sa juste valeur, si ce n'est par une petite poignée d'afficionados. Deux volumes offrant une petite parenthèse appréciable dans le monde du far west de la bande-dessinée. Un périple qui n'offre aucun levé rideau final digne de ce nom le lecteur, qui va devoir se contenter d'un soleil couchant tiré vers le firmament désertique des grandes plaines de l'ouest dans lesquelles Amargo s'enfonce pour vivre d'autres aventures qui ne seront jamais révélés au grand jour.


« Requiem pour un juge », présente une petite histoire dans laquelle une lutte pour des terres s'opère entre deux éleveurs. Une situation critique qui exige l'intervention d'un juge, dépêché pour l'occasion afin de mettre un terme au conflit avant qu'il ne soit trop tard et que le sang ne coule à flot. Sur le trajet le conduisant à Fordson City, la diligence transportant l'homme d'état est prise d'assaut. Un traquenard qui laisse le juge, "Lawson", mort, et le cocher, "Homero", grièvement blessé. Malgré tout, les chevaux effrayés achèvent de tracter la diligence dans une course folle jusqu'au relais de "Ridge Point", occupé par Ned et Polly, qui vont tenter de sauver le cocher. Au même moment, surgissent deux cowboys : "Amargo" et son fidèle ami "Cactus", revenant de la situation épineuse survenue dans « Le Bal des vautours », pour être pris d'assaut par le couple qui vont les arrêtés en pensant qu'ils sont les responsables de l'attaque de la diligence. Au mauvais endroit, au mauvais moment moment. Découle un album divertissant reprenant les ingrédients atypiques des westerns pour illustrer une histoire mettant en avant une morale tragique articulée autour d'un contraste difficile où on ne fait pas dans la dentelle. La chute d'une famille précipitée par l'avarice de son chef Noan Rainwater, qui va apprendre à ses dépens qu'à tout vouloir on finit par tout perdre. Un périple servi par quelques fusillades digne de ce nom, illustré avec crédibilité par des dessins convaincants. De La Fuente propose un trait rude et ombragé, comme il en a le secret, servi sur un cadrage d'une justesse appréciable pour une portée artisanale qui transpire de sincérité. Une atmosphère vintage aux couleurs surannées pour celui considéré comme le spécialiste de la bande-dessinée en noir et blanc.



CONCLUSION :



Amargo tome 2 : « Requiem pour un juge » de l’auteur espagnol Victor De La Fuente, est un western de l'ombre qui trouve une fin définitive dès ce deuxième volume. Un arrêt regrettable pour une saga certes classique mais pas inintéressante qui aurait pu devenir une licence importante pour le genre en poursuivant l'aventure. Reste un diptyque haletant servi d’une moralité difficile mais juste dans laquelle on suit le périple d'un cowboy pas comme les autres, « Amargo ».


Un aurevoir pour "Amargo", le « chien blanc » enlevé et élevé par les Apaches, ainsi que pour son fidèle ami "Cactus". Un duo de personnages sympathiques qui filent vers le soleil couchant.



Alors, je vous propose autre chose : "debout, les gars, et levez les mains !"


B_Jérémy
7
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le 2 févr. 2023

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