le 15 sept. 2017
Les sources se tarissent
J'étais impatient de retrouver Top 10, l'une des œuvres d'Alan Moore que je préfère, après la première saison de la série principale. Heureusement, je pouvais encore compter sur ces deux hors-séries...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
J'étais impatient de retrouver Top 10, l'une des œuvres d'Alan Moore que je préfère, après la première saison de la série principale. Heureusement, je pouvais encore compter sur ces deux hors-séries qui se déroulent respectivement avant et après cette dernière. De quoi approfondir un univers déjà génialement fouillé et crédible malgré sa bizarrerie ? Hé bien pas vraiment, non...
La première histoire, The forty-niners nous raconte les débuts de la ville de Néopolis, méta-cité construite par des scientifiques nazis fous (des types bien, si vous voulez mon avis) après la guerre. Le dessin, toujours assuré par Gene Ha, prend une toute nouvelle perspective avec la colorisation volontairement surannée. Les personnages semblent particulièrement réalistes et l'ambiance rétro ajoute un charme non-négligeable à la lecture.
L'histoire, quant à elle, se veut particulièrement sérieuse. Et académique. A dire vrai, on s'éloigne tellement de l'audace narrative de la série principale, que j'ai eu du mal à faire le lien entre les deux œuvres. Certes, Néopolis en est à ses débuts. Moins d'habitants, des immeubles à l'architecture encore classique... On se croirait parfois dans un vieux polar mettant en scène deux-trois hurluberlus déguisés en super-héros. Et l'intrigue déployée est si générique qu'elle pourrait, avec quelques modifications, se glisser dans n'importe quel type d'univers sans que cela ne choque le moins du monde.
Si d'un point de vue technique (dessins et dialogues), on est face à du très solide, la narration est complètement loupée et n'apporte pratiquement rien à l'univers de Top 10.
Ce qui n'est pas le cas de la deuxième histoire: Smax le barbare nous dévoile tout le passé que le géant bleu s'échinait à dissimuler dans la série. Nous voici donc plongé dans son univers d'origine, un monde qui parodie... les contes de fées et la fantasy. Mais c'est du Moore, fourtedieu ! Cette parodie va forcément allez plus loin qu'un Shrek ou un Donjon de Naheulbeuk ! Non. Les mêmes putains de blagues sur les elfes que personne n'aime, sur la bureaucratie qui ordonne les quêtes épiques et sur l'absurdité de la magie.
Alors évidemment c'est pas dégueulasse non plus, loin de là. Si on est bon public comme moi, on sourira même à de nombreuses reprises... mais après la virtuosité de Top 10, quelle manque d'ambition, quelle simplicité ! La seule originalité vient des thématiques sexuelles qu'insère assez peu subtilement Moore. Sa nouvelle obsession, quoi. Mais avouons qu'on ne parle pas si souvent d'inceste dans les comics et que la réflexion proposée au lecteur sur la question relève un tout petit peu le niveau.
Quoi qu'il en soit, cette histoire a la mauvaise idée de totalement démythifier Smax et de nous le présenter comme un gros benêt qui n'a pas terminé sa crise d'adolescence. Ça valait vraiment le coup de faire ça ? Et ce n'est pas le dessin (laissé à un autre que Gene Ha), cartoonesque et très naïf, qui va arranger les choses.
Bref, ce recueil reste très largement dispensable, même si on ne s'ennuie jamais vraiment et qu'on s'amuse même franchement à quelques passages de Smax le Barbare. Je n'attends plus maintenant que la deuxième - et dernière - saison de la série principale, avec de nouveaux scénariste (Paul Di Filippo, écrivain de science-fiction) et dessinateur sur le coup, bien que Urban Comics ne semble pas si décidé que ça à la sortir...
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Alan Moore, tout simplement, Bandes dessinées: défi 2017 et Les meilleurs comics policiers
Créée
le 15 sept. 2017
Critique lue 203 fois
le 15 sept. 2017
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