C'est un parti pris assez audacieux que de raconter par le dessin, par l'épure, le rien, l'attente, l'angoisse et l'ennui d'un otage.
Et c'est magistralement rendu. Effectivement, les pages se tournent, les dessins défilent avec toujours la même chose, avec ce personnage, cet individu qui ne fait rien, qui s'habitue et se raccroche à quelques éléments qu'il maîtrise encore (les dates, la lumière, les batailles napoléoniennes ...). Cela introduit dans la BD quelque chose de puissant, de dense, de beau.
La fin est extrêmement fine dans le rendu car elle permet de donner à voir, à ressentir, l'état de flottement de l'otage, son décalage avec la réalité.
C'est un grand livre dans sa capacité à dessiner le vide.